Acte II de la polémique sur Alain Éoche et la maison créole de la Collectivité Territoriale de Guyane située à l'Anse Châton (Cayenne). Le restaurateur a ouvert son établissement "Le Chéri" au cours du week-end du 25 mars, et ce malgré le différend qui l'oppose au propriétaire des lieux : la CTG.
"L'assemblée plénière n'est pas force de loi", selon Alain Éoche
Pour rappel, la collectivité s'était prononcée contre l'attribution du bien à Alain Éoche le 16 décembre 2022, à l'issue de l'assemblée plénière de la commission permanente. Mais selon le chef d'entreprise : "L'assemblée plénière n'est pas force de loi." Et de poursuivre :
Il y a des lois et l'assemblée plénière n'est pas au-dessus des lois. [Le bien] appartient à la CTG et la CTG me l'a loué... Donc ce n'est pas l'assemblée plénière qui peut maintenant décider de changer les choses. Moi, j'ai mis les choses entre les mains de la Justice.
Alain ÉOCHE, restaurateur
L'occupant de la maison créole affirme qu'il n'a pas commencé à payer le loyer car "sur [son] contrat, il est précisé que le loyer est payable au moment où le bail sera signé". Il dit donc avoir signé le document avant de l'envoyer à la collectivité, qui ne l'a pas signé en retour (pour les raisons que l'on connaît). Toujours selon les dires d'Alain Éoche, le bail en question - signé de manière unilatérale - serait aujourd'hui entre les mains de la Justice.
Aucune autorisation pour Alain Éoche, confirme la CTG
La collectivité territoriale, de son côté, se dit surprise par l'ouverture du restaurant. Et pour cause, dans un courrier du 28 décembre, l'institution somme Alain Éoche de quitter les lieux. "Il n'y a pas de bail, pas de convention... donc il n'avait aucune autorisation de rester. Le courrier confirme la décision de la commission permanente", affirme Chester Léonce, 9ème vice-président à la CTG, chargée de l'aménagement et du transport.
Depuis, une assignation à comparaître a été initiée par Alain Éoche. Il réclame plus de 525 000 euros de dommages et intérêts à la collectivité. Le courrier a été reçu par le président de la CTG, Gabriel Serville, en janvier 2023. Le 27 avril prochain, l'élu doit comparaître devant la Justice. En attendant cette date et la décision judiciaire, le restaurateur assure qu'il continuera de recevoir ses clients.