Un riverain s'inquiète de l'augmentation des attaques de jaguars non loin de la réserve de Matoury

Un jaguar pénétrant dans une ferme la nuit

Il lance un cri d’alarme. Après une nouvelle attaque de jaguar sur des chiens dans le quartier de la Désirée à Matoury, Philippe Lucenay craint pour la vie des riverains et des enfants qui empruntent quotidiennement la route non éclairée du quartier pour se rendre à l’école chaque matin. 

Chasseur expérimenté et habitant de Matoury depuis plus de 35 ans, Philippe Lucenay affirme  que la population de jaguars ne cesse d’augmenter depuis la création de la réserve. 

Philippe Lucenay, habitant de Matoury dans la ferme d'un ami visitée par un jaguar

Sur des images datées du 5 février dernier, un jaguar rode dans une exploitation agricole de la Désirée à Matoury, des images réalisées quelques minutes après l’attaque d’un chien survenue un peu plus loin dans le quartier.

Des jaguars filmés et pris en photo dans une ferme

Le propriétaire ne veut pas être filmé, c’est donc Philippe Lucenay, un ami de l’éleveur qui explique que le félin s’aventure ici très régulièrement. Deux pièges photos sont installés sur des arbres. Sur une autre image prise un an plus tôt on voit le jaguar tenter de pénétrer dans l’abri à canards. Chasseur expérimenté, Philippe habite Matoury depuis 35 ans. Il estime que depuis la création de la réserve, il y a 15 ans, les félins prolifèrent au détriment des cheptels des éleveurs et de la sécurité des habitants et de leurs chiens car depuis 2006, la zone n’est plus chassée et la nature en quelque sorte reprend ses droits :

Il y a des enfants scolarisés qui marchent le long de ce chemin... il y a plusieurs km sans lumière qui peuvent, je ne le souhaite pas, être attaqués par un jaguar. Qu'allons nous dire aux parents!


Chez lui, à quelques centaines de mètres de la réserve du mont grand Matoury, Philippe n’est pas rassuré. Il a même installé un filet pour tenter de se prémunir de l’intrusion d’un jaguar et protéger sa famille et ses chiens

Dans un courrier adressé à la Mairie de Matoury et à l’Agence Française de la Biodiversité, les habitants inquiets souhaitent savoir qui sera responsable si un être humain venait à être attaqué par un félin. Ils demandent donc à être consultés pour trouver des solutions. Animaux protégés, les jaguars ne peuvent être chassés sous peine de poursuites judiciaires. Animal territorial sauvage, le risque est donc naturel selon les services de l’état qui affirme également qu’aucune attaque de jaguar sur l’homme n’a été recensée jusqu’à ce jour en Guyane.

Jaguar : l'inquiétude des riverains de la Désirée à Matoury.