Montjoly : l'insoutenable attente des habitants du squat les Manguiers

Des centaines d’habitants au lieu dit les Manguier, route des plages à Rémire-Montjoly toujours dans l’expectative. Sous le coup d’une expulsion depuis plus d’un mois, ils s’y préparent mais la date annoncée verbalement ne cesse de changer. 
 
La démolition était prévue le 25 novembre puis aujourd’hui le 2 décembre, on parle désormais des 8 et 9 décembre prochains. Des méthodes remises en cause par les habitants de ce squat de la route des plages à Rémire-Montjoly. 


Une présence qui remonte à de nombreuses années

Dans un container aménagé se trouve le local de l’association d’aide aux personnes en situation d’exclusion. Située au lieu dit Manguiers, elle reçoit chaque jour des dizaines de personnes concernées par l’habitat précaire à cet endroit mais aussi ailleurs dans la commune de Rémire-Montjoly.
Jackson en fait partie. Ce jeune homme est né et n’a grandi qu’ici. Il ne nous montrera pas sa maison.
Loin d’une vie de rêve, cette vie est néanmoins la sienne et celle de centaines d’autres personnes d’origines diverses et pour les plus anciennes, depuis plus de cinquante ans :
... le matin les enfants vont à l'école. Quand ils retournent, ils se disent qu'ils reviennent dans la même galère... personne ne peut imaginer, penser vouloir vivre dans ces conditions, mais que voulez-vous, on est bien obligé. C'est ce que j'ai vécu et c'est que d'autres après moi vont vivre et sont en train de vivre, c'est comme ça...


Une mission de relogement quasi impossible

Des personnes devenues indésirables aujourd’hui mais qui avaient fini par se sentir chez elles puisque soumises au paiement de la taxe foncière bien que sans titre de propriété. Plus de cinq cents enfants scolarisés, plus de quatre cents familles aujourd’hui toutes candidates au relogement. Une mission dantesque et l’absence de document officiel les empêche d’en faire la demande rappelle Jackson.
La mairie qui avait reçu les familles le 24 octobre dernier dit ne pas vouloir s’ingérer dans une affaire tendue qui oppose des particuliers. La seule garantie qu’elle ait offerte, c’est le maintien des enfants à l’école et à la cantine jusqu’à la fin de l’année scolaire.