Nouveau projet de centrale 100 % biomasse au Larivot : les défenseurs de l’environnement restent sur leur garde

Le gouvernement abandonne le projet de centrale électrique au fioul sur le site du Larivot et annonce aujourd’hui le remplacer par un projet alimenté en biomasse liquide. Après plusieurs années de réflexions et d’hésitations, c’est donc une page qui se tourne.
Le gouvernement abandonne le projet de centrale électrique au fioul sur le site du Larivot et annonce aujourd’hui le remplacer par un projet alimenté en biomasse liquide. Après plusieurs années de réflexions et d’hésitations, c’est donc une page qui se tourne. La future centrale devra être livrée rapidement, pour remplacer le site actuel de Degrad-des-Cannes en service depuis près de quarante ans.
 

Une page se tourne

Le projet de centrale électrique au fioul, dans la zone du Larivot, est remplacé par un projet de « centrale alimentée à 100 % en biomasse liquide » annonce aujourd’hui dans un communiqué la ministre de la Transition écologique.
Après l’avis défavorable de la commission d’enquête publique, le gouvernement a donc décidé de tourner la page de ce projet porté par une filiale d’EDF. Il visait à remplacer l’actuelle centrale au fioul de Dégrad-des-Cannes qui doit être arrêtée en 2023. Suite à cette annonce, les défenseurs de l’environnement restent sur leur garde.
François Kuseni (Guyane Ecologie) porte-parole du collectif Alter-Larivot
 

« Le projet est transformé sur le carburant qui va être utilisé, il ne va pas être modifié sur l’oléoduc, il ne va pas être modifié sur l’emplacement, il ne va pas être modifié sur notre dépendance à l’extérieur – on change le Vénézuela par l’huile européenne. Alors, biomasse liquide… le plus crédible serait de l’huile de colza. De l’huile de colza qui a en surplus en France et dans l’Union européenne, qu’on ferait venir par bateau ».

François Kuseni (Guyane Ecologie) porte-parole du collectif Alter-Larivot


Des biocarburants conformes

Les biocarburants utilisés seront durables et conformes aux directives européennes, promet le gouvernement. Il ne s’agira ni d’huile de palme ni d’huile de soja, mais aucune autre précision ne vient éclaircir l’origine et la composition de ces biocarburants.

« Au lieu de dégazer des carburants, des hydrocarbures, dans les marécages, dans la mangrove guyanaise, ce serait des résidus d’huile. Peut-être que les risques s’amenuisent, mais il faut l’étudier ça. Peut-être que pour les poissons c’est tout aussi dangereux d’avaler de l’eau remplie d’huile que de l’eau remplie d’hydrocarbure ».

François Kuseni (Guyane Ecologie) porte-parole du collectif Alter-Larivot



Jusqu’à présent, le projet couvrait une vingtaine d’hectares de forêts secondaires, et impliquait la construction d’un oléoduc de 14 km.
Le reportage de Sébastien Laporte et Martial Gritte :