Initialement les Ames-Claires c'est un des gros pôles de logements sociaux de Rémire-Montjoly construit à la fin des années 70. Dans ce quartier où la population est estimée à 5000 habitants, une majorité de personnes vit paisiblement. Sont implantés, entre autres infrastructures, deux écoles, des plateaux sportifs, une résidence pour personnes âgées, une église, quelques commerces, des cabinets médicaux et le service du DSU (Développement social urbain).
Un réglement de compte sanglant le 24 septembre
En face de la place Zigna s'est déroulé un dramatique fait-divers le 24 septembre. Des échanges de tirs (plus d'une vingtaine) ont fait quatre blessés. Trois d'entre eux ont été hospitalisés dont un jeune gravement atteint au thorax de trois balles et plongé depuis dans le coma.
Les circonstances exactes de cette fusillade ne sont pas officiellement établies, l'enquête est en cours.
Des habitants évoquent un réglement de compte avec une bande venue des quartiers Mont-Lucas et Pascaline de Cayenne. Des faits survenus dans un endroit appelé "Saté land" près de la place Zigna où sont organisées régulièrement des grillades par un groupe de jeunes afin de récupérer de l'argent. Un lieu de regroupement, non loin d'un commerce, où se côtoient des jeunes de divers horizons. Parmi eux des travailleurs comme des chômeurs.
Des actions de prévention et une maison de quartier
Comme dans d'autres lieux de l'île de Cayenne, se retrouve au quartier des Ames-Claires, une partie de la jeunesse en grande difficulté. Une population vulnérable faiblement qualifiée et diplômée touchée par un taux de chômage de près de 50%. Autant de conditions qui mènent à des comportements déviants favorisés par l'oisiveté. Depuis quelques années, se répètent fréquemment des épisodes violents.
Une habitante qui vit aux Ames-Claires depuis plus de 40 ans se désole d'une telle évolution. Elle regrette le manque d'animation et de structures d'accueil. Dans certains bâtiments, la drogue circule, il arrive que des engins volés soient entreposés dans les débarras... Selon elle, pour retrouver un peu de quiétude et éviter la spirale de la toxicomanie, de la violence, il faudrait aménager d'autres aires de jeux pour les jeunes enfants. Cela leur éviterait, peut-être, d'être confrontés à des situations glauques qu'ils finissent par considérer comme normales et qui les conduisent à l'échec.
Le maire, Claude Plénet sollicité le lendemain sur cette affaire déplore cette spirale de la violence dans le quartier :
Ce qui s'est passé hier soir est très très grave et il y aura un volet pénal. La violence monte toujours petit à petit et à chaque fois d'un cran. Cela ne s'est pas produit par hasard, il y a eu des provocations entre jeunes des Ames-Claires et des autres quartiers qui ont conduit à cette situation…
Au delà de l'aspect pénal, il s'inscrit dans une démarche préventive :
Nous avons un projet de réhabilitation des deux maisons de l'école Jacques Lony. L'une d'entre elles va devenir une maison de quartier où les jeunes pourront se réunir. IIs seront écartés de la place centrale. Des activités seront organisées. Mais c'est un travail de longue haleine. Nous travaillons déjà avec les plus jeunes et maintenant nous nous attaquons aux grands. Parmi eux, certains travaillent, ont des situations stables, il faut arriver à comprendre pourquoi ils se rendent à cet endroit.
La situation sanitaire actuelle qui empêchent l'accès aux terrains de sport communaux n'arrange pas la situation. Le maire, Claude Plénet a reçu en mairie une dizaine de jeunes des Ames-Claires, qu'il appelle les aînés. Il va multiplier ces rencontres pour rétablir un dialogue.
Un quartier en pleine rénovation
Le quartier des Ames-Claires est en rénovation depuis plusieurs années. La réhabilitation des bâtiments est en cours et des actions sont en cours pour aider à la réinsertion des jeunes. Actuellement, un chantier d'insertion est menée par l'association Diverscités avec une vingtaine de stagiaires. Il devrait permettre aux plus motivés d'entre eux d'obtenir une qualification professionnelle de Designer muraliste ou peintre muraliste en bâtiment. Si les murs sont repeint par le bailleur, ils sont ornés par ces jeunes.