Un cimetière amérindien datant de la période pré-colombienne découvert sur la route de Rémire. Seulement des travaux de construction ont commencé. Or, où sont passés les vestiges amérindiens retrouvés ?
95 pièces
La communauté amérindienne de Guyane demande aujourd’hui réparation. Eléonore Johannes, présidente du collectif des premières nations de Guyane, s’est rendue sur les lieux. Ce site, est aujourd’hui un chantier dédié à la promotion immobilière. Or, c’est un lieu sacré pour les Amérindiens, un ancien cimetière placé dans une zone classée. Des fouilles préventives ont commencé en décembre, et se sont achevées en avril dernier. Des rapports périodiques révèlent la présence de 95 pièces exhumées par des archéologues. Des artéfacts liés aux urnes et aux rites funéraires, dont la traçabilité a été perdue.
Aujourd’hui nous devons revoir les procédures, savoir si elles ont été respectées entre fouilles, vente du terrain et début de construction. On a trouvé sur ce terrain des urnes funéraires amérindiennes tout simplement car les rites funéraires différaient d’une région à l’autre. Là il s’agit sans doute d’un rite par crémation, on mettait une partie des cendres dans des urnes funéraires, les corps étaient enfouis dans le sol et recouverts. Un tel site exploité dignement devrait être un outil de rayonnement pour la Guyane.
Une cérémonie pour honorer les ancêtres
Une terre rouge, une terre sacrée où se tenait il y a plus de 3000 ans, probablement à l’époque précolombienne, un cimetière amérindien aujourd’hui disparu pour cause de travaux. Une preuve irréfutable de la présence de l’homme sur notre territoire, il y a des milliers d’années. Eléonore Johannes, présidente du collectif des premières nations de Guyane est d’autant plus choquée, que la tradition n’a pas été respectée. La cérémonie funéraire, accompagnant l’enlèvement des artefacts n’a pas été organisée. Cette cérémonie doit permettre au cycle normal de la vie et de la mort de s'accomplir.
Quand on enterre un mort il y a tout un cérémonial pour accompagner les morts. Il y a des chants des danses, ceux qui l’ont connu témoignent et après nous devons l’accompagner dans l’autre monde. Encore une fois l’Etat français montre son mépris envers les peuples autochtones. La première chose qui aurait dû se faire lorsqu’il y a des fouilles archéologiques c’est de contacter les civilisations autochtones. Nous sommes les peuples premiers. Nous ne sommes pas invisibles, nous demandons le respect.
Une cérémonie pour honorer les ancêtres d’Armire sera bientôt organisée. Le chantier devrait être stoppé car selon la législation, "lorsque le diagnostic atteste la présence de vestiges archéologiques dignes d’intérêt scientifique, le préfet de région adresse à l’aménageur un arrêté de prescription de fouille dans les trois mois suivant la réception du rapport de diagnostic".. Reste aujourd’hui à déterminer les responsabilités.