Cocaïne : plus d’une tonne saisie en Guyane en 2018

Une mule arrêtée à Saint-Laurent avec 4kg de cocaïne en protèges tibias
Plus d’une tonne de cocaïne saisie cette année en Guyane. C’est près de deux fois plus que l’an dernier. Alimenté par le Surinam voisin, le trafic explose, à destination de l’Europe. Le point d’entrée, c’est l’ouest guyanais.
Contrôle des douanes au Carrefour Margot à Saint Laurent, Ismaël scrute la route à la recherche de véhicules suspects. Parmi les cibles, les taxicos, des transports collectifs de passagers qui peuvent amener des passeurs de cocaïne vers Cayenne et l’aéroport Félix Eboué. Le 23 novembre, au même endroit, les douaniers ont arrêté deux personnes à l’allure suspecte.


Des chiffres records pour l'année 2018

Leurs jambes sont entièrement gainées et sous les gaines, des paquets scotchés aux tibias et aux cuisses. Cela représente près de 4 kg de cocaïne pour le jeune homme et 3,8 kg pour la jeune femme. Cette année, les saisies de cocaïne ont explosé en Guyane plus d’une tonne près de deux fois plus que l’an dernier et plus de 500 mules arrêtées, la plupart sont originaires de l’ouest guyanais, voisin du Surinam, d’où part la drogue. Les douanes ont fait un calcul pour évaluer l’ampleur prise par le trafic dans la jeunesse de l’ouest. Les explications du chef de la brigade des douanes de Saint-Laurent, Thierry Massonie-Rouane :

"Ce trafic concerne entre 4000 et 5000 jeunes personnes qui partent tous les ans pour la Métropole chargés avec de la cocaïne et qui en font, un peu, leur projet de vie également. On envisage ça comme une ressource perenne au lieu de travailler. On fait la mule et on va avoir un revenu régulier grâce à cela."

Tout est bon pour faire passer la drogue en Europe ingérée dans l’estomac, cachée dans des soutiens-gorges ou dans de la nourriture. De la cocaïne saisie à Saint Laurent mais surtout à l’aéroport avant d’embarquer vers Paris mais de plus en plus, les mules guyanaises sont arrêtées dans l’hexagone. L’an dernier, 850 kilos ont été saisis de l’autre côté de l’Atlantique.

En Guyane, l’évolution des effectifs des services de contrôle n’a pas suivi l’explosion du trafic. Dans l’ouest, les douaniers sont vingt-cinq pour surveiller plusieurs centaines de kilomètres de frontière fluviale sans moyen nautique.

Le reportage de Guyane la 1ère