Trois conférencières pour traiter la question : "L'école peut-elle libérer" à l'Université de Guyane ce 10 juin 2017, date commémorative de l'Abolition de l'esclavage en Guyane. Docteures en Anthropologie ou Littérature ou encore lycéenne, elles explorent le thème sous différents angles .
Pour Vincent Touchaleaume, professeur de Lettres et d'Histoire au lycée Max Joséphine plus que jamais, il convient de s'interroger sur le rôle libérateur de l'école en Guyane. Aussi dans son rôle d'enseignant et de syndicaliste, il a organisé une conférence à l'occasion du 10 juin, date commérative de l'abolition de l'esclavage en Guyane. Il a choisi, trois femmes, une lycéenne et deux universtaires pour débattre de ce thème essentiel dans une Guyane en pleine construction après la crise sociale des mois de mars et avril 2017.
Docteure en Anthropologie, Isabelle Hidaire enseigne sa matière à l'Université de Guyane. Elle a conduit de nombreux travaux sur la société guyanaise. Elle croit à la place primordiale d'une école décomplexée qui doit être remise au centre de nos préoccupations sociétales en s'appuyant sur l'histoire de notre région.
Alexia Asselos est une jeune fille de 16 ans qui s'est fait connaître par son implication pour la cause lycéenne et étudiante durant la crise sociale. En classe de 1ère S au lycée Melkior et Garré, elle affirme que l'école peut aider à libérer une certaine jeunesse oppressée dans son milieu familial. L'offre scolaire reste toutefois limitée, selon elle, il faut l'élargir à plus de disciplines attractives comme le sport et les arts.
Auteure d'une thèse sur la littérature guyanaise, Dominique Boisdron, professeure documentaliste, assure que l'école est bien un lieu d'émancipation mais qui n'est pas jugé performant en Guyane. Il faut que la jeunesse apprenne à se construire en s'appuyant sur des référents littéraires comme par exemple, les ouvrages "Atipa" d'Alfred Parépou ou "Retour de Guyane" de Léon Gontran Damas. Des oeuvres fondatrices, dont on parle dans le secteur primaire et beaucoup moins, paradoxalement, dans les collèges et lycées. Et pourtant la littérature peut être une voie émancipatrice pour les jeunes guyanais.