Pour inaugurer leur nouvelle collection, les éditions du Manguier publient une biographie du poète guyanais Léon-Gontran Damas à l’intention d’un public scolaire. Abondamment illustré, le texte est didactique tout en restant parfaitement accessible.
Dans leur biographie tout simplement intitulée « Léon-Gontran Damas » (1912 – 1978), les auteurs Monique Dorcy et Lydie Ho-Fong-Choucoutou souhaitent rendre également justice à un écrivain qui aura vécu toute sa vie à l’ombre de ses condisciples en littérature qu’ont été le Martiniquais Aimé Césaire et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Parmi les trois chantres de la défunte négritude, Damas a été celui qui est resté relativement à l’écart, sans obtenir le niveau de reconnaissance et de notoriété de ses pairs.
« Il faut rendre à Damas sa place dans le mouvement littéraire lui-même, le contexte qui l’a suscité et les effets qu’il a produit en Guyane. Sait-on qu’il fut à l’initiative du concept ? », écrivent les auteurs. Au constat d’une certaine ignorance autour de l’œuvre du poète guyanais, les raisons sont nombreuses, poursuivent-elles. Entre autres « la personnalité même du poète qui s’est refusé tout enracinement au bord de la Seine ou du Maroni, préférant se faire le messager voyageur d’une négritude militante en Afrique, aux Amériques, en Caraïbe ; la qualité de sa poésie jugée tantôt simpliste, tantôt raciste, toujours subversive et donc incapable de faire l’unanimité. »
La biographie de l’écrivain rappelle tous ces faits, et bien d’autres choses encore, comme le goût de Damas pour les voyages. Il parcourra les Etats-Unis de long en large, avant de s’installer définitivement comme professeur à l’université Howard à Washington, où il mourra. Il ira au Brésil, en Haïti, en Jamaïque, à Cuba, au Guyana, et sillonnera une bonne partie de l’Afrique de l’ouest et centrale. Ses rencontres iront d’André Breton aux écrivains afro-américains Langston Hughes et Richard Wright, et de Senghor à Frantz Fanon. Malgré de nombreuses désillusions, l’auteur de « Pigments », « Névralgie » et Black-Label », aux vies multiples, demeurera un passionné très attaché à sa terre natale, cette Guyane profonde tout à la fois nègre et amérindienne.
Avec « Léon-Gontran Damas », les éditions du Manguier inaugurent une nouvelle collection, Orénoque, qui proposera des portraits de Guyanais, célèbres ou non, avec l’objectif de les rendre accessible à un public scolaire.
« Il faut rendre à Damas sa place dans le mouvement littéraire lui-même, le contexte qui l’a suscité et les effets qu’il a produit en Guyane. Sait-on qu’il fut à l’initiative du concept ? », écrivent les auteurs. Au constat d’une certaine ignorance autour de l’œuvre du poète guyanais, les raisons sont nombreuses, poursuivent-elles. Entre autres « la personnalité même du poète qui s’est refusé tout enracinement au bord de la Seine ou du Maroni, préférant se faire le messager voyageur d’une négritude militante en Afrique, aux Amériques, en Caraïbe ; la qualité de sa poésie jugée tantôt simpliste, tantôt raciste, toujours subversive et donc incapable de faire l’unanimité. »
Résistant puis député
Etre tourmenté, Damas a eu une enfance difficile marquée entre autres par la maladie (l’asthme) et la mort de sa mère et de sa sœur à un très jeune âge. Ses biographes rappellent qu’il fut victime d’un blocage de la parole jusqu’à l’âge de six ans. Après un passage au lycée Schoelcher de Fort-de-France, ce sera l’ébullition intellectuelle du Paris des années trente, mais aussi l’apprentissage du racisme et de la politique coloniale française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, on le sait moins, l’écrivain participera à la résistance clandestine contre l’occupation allemande, et sera médaillé pour ces faits. On oublie souvent aussi que Damas fut parlementaire entre 1948 et 1951, député dans les rangs de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO).La biographie de l’écrivain rappelle tous ces faits, et bien d’autres choses encore, comme le goût de Damas pour les voyages. Il parcourra les Etats-Unis de long en large, avant de s’installer définitivement comme professeur à l’université Howard à Washington, où il mourra. Il ira au Brésil, en Haïti, en Jamaïque, à Cuba, au Guyana, et sillonnera une bonne partie de l’Afrique de l’ouest et centrale. Ses rencontres iront d’André Breton aux écrivains afro-américains Langston Hughes et Richard Wright, et de Senghor à Frantz Fanon. Malgré de nombreuses désillusions, l’auteur de « Pigments », « Névralgie » et Black-Label », aux vies multiples, demeurera un passionné très attaché à sa terre natale, cette Guyane profonde tout à la fois nègre et amérindienne.
Avec « Léon-Gontran Damas », les éditions du Manguier inaugurent une nouvelle collection, Orénoque, qui proposera des portraits de Guyanais, célèbres ou non, avec l’objectif de les rendre accessible à un public scolaire.