Contesté Venezuela-Guyana/Essequibo : Le Venezuela maintient son référendum consultatif du 3 décembre

Les drapeaux du Venezuela et du Guyana
Ce 3 décembre se tiendra à Caracas, un référendum interrogeant en 5 questions la nation sur l’annexion du territoire de l’Essequebo sous administration du Guyana par les Vénézuéliens. La Cour internationale de Justice, saisie par le Guyana le 30 octobre dernier, s’est prononcée ce 1er décembre en faveur d’un maintien de la situation actuelle afin de ne pas envenimer le conflit.

La CIJ ne s’est pas prononcée sur la demande d’annulation du référendum au Venezuela comme réclamé par le Guyana. Ce référendum aura, donc, bien lieu ce 3 décembre. Mais les juges dans les exposés de l’ordonnance précisent dans son article 41 : " La Cour observe que la situation prévalant dans le territoire en litige est que celui-ci est administré et contrôlé par le Guyana. Elle considère que, dans l’attente de la décision définitive qu’elle rendra en l’affaire, le Venezuela doit s’abstenir d’entreprendre toute action qui modifierait cette situation."

Et les juges concluent ainsi : « Les deux Parties doivent s’abstenir de tout acte qui risquerait d’aggraver ou d’étendre le différend dont la Cour est saisie ou d’en rendre le règlement plus difficile. »

Lire ICI l’ordonnance complète

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Une querelle territoriale qui perdure depuis plus d’un siècle

Si cette nouvelle décision de la CIJ est importante et de nature à apaiser les tensions, elle peut aussi ne rien changer dans les intentions du président vénézuélien, Nicolas Maduro. Le chef d’État est fermement décidé à mettre tout en œuvre pour récupérer la Guyana Esequiba arrachée, selon lui, frauduleusement, au Venezuela, depuis le 19e siècle.

L’Essequebo est sous souveraineté guyanienne depuis un accord signé à Genève le 17 février 1966 au moment de l’indépendance de l’ancienne colonie britannique devenue la République coopérative du Guyana.

C’est en 1839 que l’actuel tracé de la frontière a été déterminé à la demande des Britanniques par un savant prussien Herman Schomburgk.
Une situation qui n’a jamais satisfait le Venezuela, indépendant depuis 1811. Un nouvel arbitrage en 1899 sous l’égide d’une commission mixte attribue une nouvelle fois, la terre litigieuse de l’Essequibo à l'ancien Empire britannique.
Depuis 1966, cette affaire est revenue maintes fois devant les instances internationales, notamment aux Nations Unies avec une accélération des revendications vénézuéliennes depuis 2019.

La découverte en 2015 d’importants gisements d’hydrocarbures et plus récemment en septembre 2023 dans la région de l’Essequibo propulsant ainsi le Guyana dans le top des pays producteurs de pétrole, a ravivé cette querelle qui semble atteindre son paroxysme.
Quelle sera la position du Venezuela après le résultat de la consultation populaire de ce 3 décembre ? Le président Nicolas Maduro semble décidé à passer outre toutes les recommandations internationales y compris celles de la CIJ qui, de toutes les façons, n’a pas les moyens de contraindre les états qui se soustraient à ses décisions.

Les 5 questions du référendum vénézuélien du 3 décembre pour la défense de la Guayana Esequiba.

  • 1 : Êtes-vous d’accord pour rejeter par tous les moyens, conformément au droit, la ligne frauduleusement imposée par la sentence arbitrale de Paris de 1899, qui vise à nous priver de notre Guayana Esequiba ?
  • 2 : Soutenez-vous la position selon laquelle l’accord de Genève de 1966 constitue le seul instrument juridique valable pour parvenir à une solution pratique et satisfaisante pour le Venezuela et le Guyana en ce qui concerne leur différend portant sur le territoire de la Guayana Esequiba ?
  • 3 : Êtes-vous d’accord avec la position historique du Venezuela, consistant à ne pas reconnaître la compétence de la Cour internationale de Justice pour résoudre le différend territorial sur la Guayana Esequiba ?
  • 4 : Êtes-vous d’accord pour vous opposer par tous les moyens, conformément au droit, à la prétention du Guyana de disposer unilatéralement d’une mer encore à délimiter, de manière illicite et contraire au droit international ?
  • 5 : Êtes-vous d’accord avec la création de l’État de la Guayana Esequiba et l’élaboration d’un plan accéléré de prise en charge globale de la population actuelle et future de ce territoire, qui prévoirait notamment l’octroi de la citoyenneté et de cartes d’identité vénézuéliennes, conformément à l’accord de Genève et au droit international, incorporant par conséquent cet État sur la carte du territoire vénézuélien ?
  • DEUXIÈMEMENT : De soumettre la présente résolution à la chambre constitutionnelle du Tribunal suprême de justice, afin que celle-ci puisse se prononcer sur la constitutionnalité des cinq (5) questions devant être posées dans le cadre du référendum consultatif.