Le 19 septembre dernier, le Président du Venezuela, Nicolas Maduro, a accusé son homologue de Guyana, Irfaan Ali, de transformer son pays en "succursale" de la compagnie américaine ExxonMobil, dans le cadre de tensions autour de sites pétroliers offshore.
Des échanges vifs
"Président Irfaan Ali, assez de mensonges", a déclaré M. Maduro sur le réseau social X, anciennement Twitter.
"Assez d'irresponsabilité, de manipulation, de double discours, d'hypocrisie et de fausse victimisation. Dans son empressement à satisfaire de puissants intérêts transnationaux, il est en train de transformer le Guyana en une succursale d'ExxonMobil", a ajouté le dirigeant vénézuélien.
"Les mesures prises par son gouvernement violent le droit international et mettent en péril la paix dans la région", a-t-il ajouté.
"Nous défendrons toujours ce qui nous appartient", a déclaré pour sa part M. Ali dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
"Nous rejetons totalement la tentative du Venezuela de perturber la paix", a poursuivi le dirigeant guyanien, appelant à ce que le conflit soit résolu par la Cour internationale de justice de La Haye, qui n'est pas reconnue par le Venezuela.
Dans un communiqué, son gouvernement a qualifié de "fallacieuse" la revendication du Venezuela sur l'Essequibo, une région riche en ressources minières et qui couvre une large zone maritime riche en réserves pétrolières sous souveraineté guyanienne.
Le Guyana, ancienne colonie britannique, affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par une cour d'arbitrage. Mais, pour le Venezuela, le fleuve Essequibo est la frontière naturelle entre les deux pays, comme c'était le cas en 1777. Ce différend a été ravivé en 2015 lorsque l'entreprise pétrolière et gazière ExxonMobil a découvert des gisements de pétrole.
Le Guyana a lancé en 2018 une procédure, toujours en cours, devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour confirmer ses frontières actuelles
Un différend frontalier qui pourrait conduire à une déstabilisation dans la région
Le Guyana a exprimé sa "profonde inquiétude" au sujet d'un référendum que le parlement vénézuélien a annoncé vouloir organiser, sans préciser de date, pour réaffirmer "par le vote" les "droits inaliénables du Venezuela" sur la zone disputée.
Dans une déclaration publiée le 22 septembre, les 15 pays de la Communauté Caribéenne (Caricom) ont eux aussi déclaré être "très inquiets".
Le bloc "considère l'intention déclarée du Venezuela d'appliquer toutes les mesures nécessaires pour empêcher les opérations autorisées du Guyana dans ses eaux (territoriales) comme une menace de recours à la force contraire au droit international".
Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a réagi en accusant la Caricom de "manipuler la réalité".
Dans son message au président Ali, le président Maduro a accusé les Etats-Unis, qui soutiennent le Guyana, d'alimenter les tensions.