Près de 64 % de la population auraient développé des anticorps. C’est le résultat d’une enquête menée par l’Institut Pasteur de Guyane. Cette enquête de séroprévalence est la 3e phase des travaux sur l’épidémie de Covid-19 en Guyane débutée en août dernier. Un peu moins de 2000 personnes y ont participé. Ces volontaires ont accepté de subir des tests sanguins. L’unité d’épidémiologie dirigée par Claude Flamant a pu distinguer la part des personnes immunisées grâce à la vaccination et celle présentant des anticorps en ayant contracté la maladie.
Un mois de collecte d'informations
Cette troisième vague de l’enquête Epi-Covid-Pop s’est déroulée entre le 23 août et le 24 septembre, auprès d’un échantillon de 1 977 participants tirés au sort, choisis car habitant sur le territoire. Des individus qui ont répondu à un questionnaire individuel standardisé. Ils ont également subi des prélèvements sanguins afin de rechercher la présence d’anticorps. Les résultats correspondent, donc, à la proportion des individus ayant développé des anticorps suite à une infection naturelle ou grâce à la vaccination : 63,9 % des Guyanais ont des anticorps désormais contre le coronavirus. Il faudrait atteindre les 90 % de la population pour atteindre le niveau d’immunité nécessaire pour empêcher la circulation du virus.
🟢 Exclu : Près de 64% des Guyanais présentent des #anticorps mais il y a de grandes différences entre communes de #Guyane
— Clara de BORT (@ClaradeBort) November 3, 2021
C’est la dernière enquête de #seroprévalence #SARSCoV2 de @PasteurGuyane et c’est à lire dans la 281e Lettre pro de l’ARS ⤵️https://t.co/zLqNDwOHE8
Des inégalités entre les communes
En outre, et c’est inédit, les équipes de l’Institut Pasteur ont pu mesurer la part de la population immunisée des principales communes du territoire guyanais. Saint-Georges, Awala-Yalimapo, Camopi et Maripasoula sont les communes les mieux protégées, avec un taux de vaccination très élevé. Les communes où le virus circule le plus, sont Cayenne, Saint-Laurent, Sinnamary, Roura, Régina et Montsinéry-Tonnégrande. Le rapport précise « les différences sont importantes en termes de couverture vaccinale, entre Rémire-Montjoly et Kourou parmi les grandes villes, Camopi et Saint-Georges à l’Est, Taluen et Antecume Pata à l’Ouest, et Cacao ou plus de la moitié de la population est vaccinée. A l’inverse, la population est faiblement vaccinée à Saint-Laurent du Maroni, Maripasoula et Macouria, Sinnamary, Iracoubo et Grand-Santi. »
Des facteurs conjugués
Cette enquête permet de comprendre l’évolution de la circulation du Covid-19 sur le territoire et surtout, les résultats concrets de la vaccination. En clair, malgré un taux de vaccination très bas : 33,9 %, l'immunité collective augmente en raison du grand nombre de personnes infectées par le Sars-CoV-2.
C'est quoi l'immunité collective ?
L'immunité collective correspond au pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée contre une infection à partir duquel un sujet infecté introduit dans cette population va transmettre le pathogène à moins d’une personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction, car le pathogène rencontre trop de sujets protégés. Cette immunité de groupe, ou collective, peut être obtenue par l’infection naturelle ou par la vaccination (s'il existe un vaccin bien entendu).
Le niveau nécessaire pour passer ou rester sous le seuil d'immunité collective dépend du nombre de reproduction de base de la maladie (R0), c’est à dire du nombre moyen d’individus immunologiquement naïfs qu’un sujet va infecter après contact. Plus ce taux de reproduction de base est élevé, plus le pourcentage de sujets immunisés doit être élevé.
Source : Institut Pasteur