« Liberté de choisir ! Droit de travailler et d’être payé » De façon symbolique, ce matin à 8 heures, une quarantaine d’infirmiers libéraux et de professionnels liés à la santé et l'hygiène ont donc manifesté devant les grilles de l'Agence régionale de santé de la Guyane. Un mouvement de deux heures pour dénoncer l'obligation vaccinale et les sanctions à leur encontre.
« Nous ne sommes pas des politiciens, ni des militants, nous sommes des soignants. Notre vocation c’est de soigner » a indiqué Delana Alexander, infirmière « victime de menaces et d’interdiction d’exercer ». Elle dénonce des « courriers, des mails et menaces incessantes de l’ARS » : notification d’interdiction d’exercer, menace de signalement à l’ordre infirmier avec le risque de perdre l’autorisation d’exercer, rappel à la loi,...
Des courriers de l'ARS à visée suspensive
Dans un premier temps, l’Agence régionale de santé a effectué des contrôles pédagogiques. Depuis le 15 octobre, les soignants reçoivent des courriers à visée suspensive. Un coup de pression sur l’ensemble de ces professions.
En novembre, les infirmiers libéraux non vaccinés qui représentent aujourd’hui 60% des effectifs en Guyane seront interdits d’exercer et passibles de poursuite. Les paiements de leurs soins seront bloqués dès décembre et les paiements précédents considérés comme indus.
Une rencontre demandée avec Clara De Bort
Ce matin, les infirmiers libéraux n’ont pas bloqué l’accès à l’ARS mais ils demandent une rencontre avec Clara de Bort afin de discuter de solutions.
« Nous ne sommes pas fermés, mais si c’est pour un rappel à la loi ou nous lire un texte, ce n’est pas nécessaire. Nous avons un niveau licence, bac +3, nous savons lire. Le but est de s’asseoir autour d’une table, de trouver des solutions, nous en apportons. L'objectif reste de protéger tout le monde et de ne pas infecter. De freiner la pandémie, mais pas de vacciner tout le monde. Nous proposons de fournir un test négatif, quitte à le faire régulièrement et à nos frais. Les gestes barrières sont respectés. Mais même vacciné, on peut infecter un patient et on peut être infecté. »
Les manifestants ont même entrepris de trouver une salle afin d’être reçus tous ensemble par la directrice de l’ARS.
En attendant de trouver un accord, les infirmiers libéraux sont en grève. Néanmoins, un service minimum est assuré avec des tournées allégées, conformément à l’article R. 4312-12 du code de déontologie des infirmiers.
« Nous avons une conscience professionnelle. Nous voulons monter qu’une journée sans soignants libéraux c’est compliqué. Nous avons demandé aux familles d’effectuer les soins non urgents, comme les toilettes. Mais nous assurons nos soins pour les patients sous perfusion, ceux pour qui l’absence de soignants n’est pas possible, c’est à dire qu’il y a un risque grave et imminent pour leur santé ou leur vie. »
Les infirmiers libéraux informent les patients qu'en cas d'urgence ils peuvent appeler le numéro 15 jusqu’à demain.