Crise de l'amiante : la colère du personnel de justice

le personnel de justice en colère devant le tribunal
C’est une première dans la crise de l’amiante au TGI : le personnel de justice sort de son silence. A l’appel d’une intersyndicale, une vingtaine de fonctionnaires s’est réuni hier matin devant le palais de justice. Ils dénoncent la mise en danger de leur santé. 
L’anxiété et la colère. Après des semaines de silence médiatique, les représentants du personnel de justice s’expriment sur la non prise en compte du risque amiante pendant les travaux au tribunal. Ils dénoncent la mise en danger de leur santé, de celle des usagers et des ouvriers engagés dans le chantier.
Nadia El Ghouass, Cfdt Interco Justice s'exprime,

" On a travaillé à coté d'eux, quand ils étaient en train de percer, on rentrait à la maison avec des habits poussiéreux sans que cela ne pose problème! On avait confiance en notre ministère, on s'est dit : on est dans la justice, il ne peut pas se passer ce genre de choses, eh bien il faut être vigilant."

Julie Alcide, représentante syndicale Unsa service judiciaire :

" Le droit de retrait datant de 2014, c'était pour améliorer nos conditions de travail, pour tout vérifier, finalement on se rend compte aujourd'hui que l'on s'est moqué de nous, donc la confiance n'y est plus, c'est l'anxiété qui prend place. " 


Les fonctionnaires ont lu le rapport d’expertise qui établit la possibilité d’une exposition à l’amiante pendant les travaux. Ils ont le sentiment d’avoir été méprisés.
Philippe Blaise, délégué syndical Fo - greffiers de France :

" Dans les travaux qui ont été faits, aucun repérage n'a été fait, pourquoi cela n'a pas été fait? si vous étiez en métropole, jamais ce genre de chose ne serait arrivé, c'est parce que nous sommes en Guyane?  eh bien ça ne passe plus ! "

Le tribunal est fermé depuis près de deux mois. Le personnel dénonce les conditions de travail difficiles sur les sites ouverts dans l’urgence, notamment à la caserne Loubère.
les locaux à la caserne Loubère

Myriam Odebar, secrétaire générale Utg Cgt Justice :

" Nous sommes entassés et on nous parle n'importe comment."

Invitée du Mayouri Info Myriam Odebar en dit plus :

Le nettoyage des poussières amiante a commencé en début de semaine au TGI, mené par des entreprises spécialisées. Les fonctionnaires réclament une contre-expertise par rapport au risque amiante avant toute réouverture des locaux du TGI. Ils demandent aussi que ministère de la justice établisse une fiche individuelle d’exposition à l’amiante pour chaque agent susceptible d’avoir été exposé.

 L’intersyndicale des fonctionnaires de justice a reçu le soutien de l’association « Trop Violans ». Ensemble, ils réclament la construction de la cité judiciaire, une promesse de l’accord de Guyane de 2017.