Dans un des plus grands bidonvilles de Cayenne sur le Mont Baduel, des croix rouges sont apposées sur les tôles des maisons marquent un avis d’expulsion imminente. Certaines familles ont déjà commencé à déménager. 28 foyers sont concernés par cet arrêté d’expulsion pour le plus grand désarroi de la plupart des personnes concernées qui habitent ce lieu depuis des années.
Des associations humanitaires sont intervenues pour éviter cette expulsion en intentant un référé auprès du tribunal administratif. La demande a été rejetée, Milo Oxigene, de l'Association VIVA (Vent d’ici vent d’ailleurs) déplore le manque d'accompagnement des familles :
"C'est une opération qui se passe sans relogement des personnes alors que la loi prévoit dans les cas d'évacuation de trouver un logement aux personnes. Là, on voit que les personnes sont livrées à elles-mêmes et trouvent à droite, à gauche, des petites solutions qui vont les mettre encore plus dans la précarité. Au moins là, on sait qu'ils ont un toit sur la tête..."
De nombreuses familles dont les maisons doivent être détruites, ont déjà fait l’objet d’expulsions dans d’autres quartiers insalubres de Cayenne. L'association, Médecins du monde, dénonce une politique répressive sans accompagnement et sans politique de relogement. Lisa Cann, Coordinatrice de programme à Médecins du monde explique :
"Il y a quand même une concertation qui devrait être menée entre les collectivités locales, les acteurs institutionnels et les acteurs associatifs pour savoir quoi faire. Et dans l'attente c'est forcément un moratoire qu'il faut prononcer sur ce genre d'opération. Un moratoire et aussi une amélioration de vie des personnes qui vivent sur ces habitats spontanés que ce soit sur l'accès à l'eau et la gestion des déchets..."
Les démolitions des 28 maisons concernées par l’arrêté d’expulsion devraient être lancées dans les jours à venir.
La municipalité de Cayenne a déjà commencé à nettoyer le site.