Le directeur de l’OFII en visite dans un centre d’hébergement d’urgence des demandeurs d’asile, à Cayenne. 64 personnes vivent dans ce lieu géré par la Croix Rouge avec deux travailleurs sociaux pour les accompagner dans leurs démarches.
En périphérie de Cayenne, voici l’entrée d’un autre centre pour demandeurs d’asile, loin des visites officielles, et pour cause : Il est hors norme. La préfecture n’ayant pas autorisé le tournage, des personnes vivant-là nous ont transmis ces vidéos. Ils sont 70 à dormir ici, certains sur des terrasses exposées aux pluies, y compris des femmes. La seule douche du centre n’est plus accessible, la toilette se fait donc avec un tuyau, dans l’unique wc du centre. Un site sans gestionnaire désigné depuis le début de l’année.
Un homme de nationalité vénézuelienne d’une soixantaine d’années, hébergé au centre « La Verdure » à Cayenne : Il y a un seul WC, il y avait une douche et 3 wc dans un bâtiment pour les familles, mais ils l’ont fermé, on ne peut plus y aller. Ils ne nous apportent plus rien à manger. On dort sur le sol sous la tente. La nuit, c’est une torture avec les moustiques.
Un manque de place criant
Le centre « La Verdure » dit de « premier accueil » était prévu au départ pour 16 personnes selon nos informations, ils ont été jusqu’à 150 hébergés ici. Un lieu ouvert en juillet dernier sur un terrain de l’Etat pour évacuer les migrants des rues de Cayenne, notamment au pied de la cathédrale de Cayenne. En Guyane, le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile montre ses limites…
On compte 1 100 places d’accueil pour 2 805 premiers demandeurs l’an dernier, soit un ratio 4 places pour 10 demandeurs d’asile, bien loin des chiffres de la France hexagonale, 114 000 places d’accueil pour 140 mille candidats à l’asile, un ratio de 8 places pour 10 demandeurs…
Contrairement à chaque région de l’hexagone, il n’y a pas en Guyane – ni en outre-mer - de Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA), une structure pérenne avec un meilleur accueil et accompagnement.
Contrairement à ses homologues de l’hexagone, la Guyane n’a pas non plus de Schéma régional d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des refugiés. Cela aurait permis la concertation et la planification des actions des partenaires concernés…