La mobilisation a lieu simultanément dans plusieurs communes de Guyane, ce dimanche 17 novembre, pour dénoncer l’enclavement des territoires de l’intérieur, accentué encore par la sécheresse de ces dernières semaines.
Des centaines de manifestants marchent à Cayenne
A Cayenne, une marche a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Juste avant 18 heures, le cortège a quitté la caserne des pompiers pour rejoindre la place des Palmistes. La marche sera suivie d’un meeting dans la soirée.
Une réunion publique à Saint-Laurent du Maroni
Ailleurs en Guyane, d’autres rassemblements ont lieu. A Saint-Laurent du Maroni, quelques habitants sont réunis à la salle polyvalente La Charbonnière.
A Maripasoula, la marche a été annulée, mais une réunion publique se tient aussi.
Des mesures concrètes de désenclavement
Cette mobilisation est organisée en solidarité avec les communes isolées qui font face à la sécheresse et les difficultés de transport.
Les associations, syndicats et élus sont à l’origine du mouvement. Tous demandent des mesures concrètes pour désenclaver les territoires isolés. Selon eux, la sécheresse actuelle rend la "situation intenable". Ils estiment qu’en temps normal, ces communes manquent déjà de transports et d’infrastructures, mais avec des fleuves devenus impraticables, c’est encore pire.
A Cayenne, dans le cortège, des manifestants assurent que des solutions existent : "plus de routes, plus de rotations aériennes et pourquoi pas une voie ferroviaire". Certains comparent Maripasoula à une "prison à ciel ouvert" tant l’isolement y est important.
Difficultés d’approvisionnement
Depuis un peu plus d’un mois, le niveau d’eau du Maroni n’a jamais été aussi bas et plus aucune pirogue ne navigue entre Saint-Laurent du Maroni et Maripasoula. La sécheresse accentue l’enclavement, les difficultés d’approvisionnement et la vie chère. A Maripasoula en début de semaine, le pack d’eau se vendait encore à 18 euros.
Des revendications qui ne datent pas d’hier
Le désenclavement des communes isolées faisait déjà partie des revendications lors des manifestations de 2017. Dans les "Accords de Guyane", des mesures prévoyaient des constructions d’infrastructures routières pour permettre le désenclavement des communes de l’intérieur. Selon les associations, "ces accords ne sont pas respectés".
En 2023, des engagements avaient aussi été pris lors des accords de Sinnamary entérinant la création d’un réseau routier dans l’intérieur. Le collectif Apachi avait obtenu un protocole engageant essentiellement la CTG. Il prévoyait prioritairement des infrastructures routières pour Maripasoula, Grand-Santi, Camopi, Saül, Apatou, Saint-Elie, Ouanary et Papaïchton.
Au-delà du désenclavement
Ce dimanche, les personnes mobilisées se disent "solidaires de ces communes isolées" et espèrent à nouveau se faire entendre.
Au-delà du désenclavement, à Cayenne, des manifestants étaient aussi remontés contre "l’insécurité et le manque de développement économique de la Guyane". Ces thématiques sont déjà revenues à plusieurs reprises dans les mobilisations de ces derniers mois et années sur le territoire.