Des syndicats très inquiets pour la rentrée 2024

Les enseignants étaient nombreux devant le Rectorat de Guyane, à Cayenne. Ils se sont mobilisés suite à l'appel lancé par les professionnels de l'Education Nationale.
Ce vendredi 30 août les enseignants retourneront à l’école, pour leur traditionnelle prérentrée. Une rentrée teintée d’incertitudes. Les syndicats sont unanimes, sur les nombreuses inquiétudes, qui sont à l’ordre du jour, entre un ministre de l’Éducation nationale démissionnaire, et les spécificités de la Guyane.

C’est une situation inédite, qui n’a pas échappé aux syndicats de l’éducation nationale en Guyane, la rentrée se fera avec une ministre de l’Éducation nationale démissionnaire Nicole Belloubet. Conséquence de nombreux syndicats locaux, dénoncent cette situation qui accentue les nombreux problèmes de l’Académie de Guyane.

Pour le syndicat SE-UNSA, la situation est alarmante.

Pour cette rentrée des classes de 2024, on a un taux de 75% de postes qui sont restés vacants, à l’issue du concours régional de professeurs des écoles.

Emmanuel OCTAVIE secrétaire général SE-UNSA Guyane

Les trois grandes inquiétudes pour cette rentrée scolaire pour le Syndicat « SE-UNSA»

  • *1ère inquiétude : Des élèves qui vont se retrouver sans professeur, dès la rentrée. Le « SE-UNSA » dénonce une gestion administrative inefficace de la part du rectorat.

«  la gouvernance administrative du rectorat  est défaillante, on est à la veille de la rentrée avec des personnels qui sont en attente de leur affectation »…

 

  • *2ème inquiétude :

Selon ce syndicat, 80% des établissements scolaires en Guyane, ne répondent pas aux normes d’hygiène et de sécurité.

« il y a des collèges avec des problèmes électriques qui devaient être réglés comme au collège lise ophion ou encore au groupe scolaire Vendôme, Solange Patient, et à l'école de Mont-Lucas. Le collège de Montsinéry sera-t-il prêt ?

Donc on sera très vigilant justement sur les conditions d'accueil »

  • 3 ème inquiétude :

Le syndicat « SE-UNSA », déplore les difficultés rencontrées par les enseignants des sites isolés.

« Cela devient de plus en plus difficile, pour ces enseignants d’avoir simplement un billet d’avion pour rejoindre leur lieu d’affectation, notamment à Maripasoula, Grand-Santi ou Papaïchton. Avec le lycée en construction, les places valent de l’or et les profs rentrent en concurrence directe avec les entreprises, et c’est très dur de trouver un billet d’avion, pour se rendre sur son lieu de travail ».

Florent Hennion co-secrétaire académique Snes-Fsu Guyane

Le syndicat SNES-FSU Guyane dont le siège est à Cayenne, dans le quartier de Mont-Lucas, a également des inquiétudes et des incertitudes concernant cette rentrée scolaire 2024.

 

  • 1ère inquiétude : l’affectation des enseignants. Comme le syndicat précédent, le SNES-FSU, estime qu’il sera difficile, d’avoir un enseignant par classe à la rentrée. 

« juste pour mémoire, pour la rentrée 2023 l'année dernière, il manquait en moyenne 5 enseignants dans les établissements du 2nd degré, ce qui faisait un manque de 250 enseignants le jour de la rentrée, et on craint que cette année, on rencontre encore  les mêmes difficultés »…

 

  • 2ème inquiétude

La 2ème inquiétude porte sur le nombre d’élèves par classe, qui serait trop élevé. Un sureffectif qui dégraderait la qualité d’apprentissage des élèves.  

« Les établissements qui devaient  sortir de terre, depuis les accords de Guyane de  2017 peinent  à arriver. On n’en a que 4 qui sont effectivement sortis de terre, avec le dernier celui de Montsinéry. »

 

  • La 3ème inquiétude

La dernière inquiétude, est d’ordre politique. Avec un ministre démissionnaire, à la tête de l’Education nationale, le syndicat, SNES -FSU, s’interroge sur la pérennité des réformes en cours, et  sur les moyens budgétaires alloués.

 

« Le Premier ministre démissionnaire a reconduit le budget de l'éducation nationale tel qu'il était pour l'année 2024,  

Or  des annonces précédentes nécessitaient déjà  une forte augmentation du budget de l'éducation nationale, donc si les choses restent en l'état, il y aura des coupes franches dans les dispositifs mis en place dans l'éducation nationale ».  

Le syndicat Sud-Éducation très inquiet pour Saint-Laurent du Maroni

Une rentrée scolaire, peu réjouissante pour le syndicat Sud-Education Guyane, qui dénonce, une situation explosive dans l’Ouest de la Guyane.

Des locaux scolaires délabrés, des salles de classe qui manquent cruellement de matériels informatiques. L’offre de formation est également remise en question, sans oublier la problématique des transports scolaires et de la restauration. La gestion des ressources humaines pose également problème.

Nous demandons que les promesses du rectorat de Guyane concernant la gestion des ressources humaines soient suivies. Trop d'agents restent encore sans réponse face à des situations administratives difficiles. Il y a une réelle souffrance d'un grand nombre de travailleurs, notamment dans les communes isolées.

Elsa Mora

Sud Education Guyane

Le syndicat Sud-Éducation Guyane veut également alerter sur le fait qu’il exige, une vraie revalorisation salariale pour tous, mais pas seulement :

Nous condamnons la non-scolarisation de trop nombreux enfants guyanais et exigeons le respect de la loi qui prévoit l'obligation de scolarisation, que l'on soit français ou étranger.

Elsa Mora

co-secrétaire SUD-Education Guyane