Lors de sa réélection, le 16 juillet 2015, Désiré Delano Bouterse n’a pas menti à son peuple en annonçant : « Les années à venir ne vont pas être faciles, les temps vont être durs ». Le Suriname est dans un processus de récession depuis 2015.
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Avec le prix des matières premières à la baisse, biens à la consommation en hausse et dollar surinamais dévalué, le Suriname montre bien tous les signes de la récessin économique.
Vendredi 13 mai 2016 : 5000 surinamais défilent dans les rues de la capitale Paramaribo, mécontents de la forte hausse du prix de l’électricité imposée par l’administration de Bouterse. Le gouvernement surinamais n’a pas eu le choix, il a suivi les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI). Sa politique de subventionnement de l’énergie creusait les dépenses publiques. Chaque année l’Etat verse à la compagnie nationale d’électricité EBS 1 milliard de dollars surinamais, soit 160 millions de dollars américains. A la hausse des tarifs de l’électricité, s’ajoute celle du prix de l’eau – autre secteur économique subventionné par l’Etat.
Une dévaluation de la monnaie de 25% a eu pour conséquence le renchérissement des principaux biens de consommation. Le pouvoir d’achat des surinamais s’en trouve amoindri. Il suffit de se promener dans les rues de la capitale pour constater la disparition de petits commerces de proximité n’arrivant plus à écouler leurs marchandises devenues trop chères.
La dévaluation de la monnaie aurait pu être une aubaine pour reconstituer les réserves de devises étrangères. Mais l’augmentation du coût de la vie rend peu attractif le pays. L’inflation qui se situait à 4 % jusqu’en novembre 2015, est aujourd’hui à 25 %.
Tout comme en Grèce, syndicats, opposition et population exhortent le gouvernement à ne pas mettre à exécution le plan d’austérité dicté par le FMI.
Peine perdue, car fin avril 2016, en échange de l’application de mesures visant à la réduction des déficits, une équipe du FMI a conclu un accord de prêt de 2 ans avec le gouvernement surinamais pour 478 millions de dollars US. Cet accord doit encore être approuvé par le conseil d’administration du FMI. Dès l’approbation, le gouvernement surinamais annoncera une nouvelle hausse des taxes, une baisse des subventions et une réforme de la TVA.
Dans ce contexte de récession, il est à craindre de nouvelles manifestations dans tous le pays.
La coopération avec le Suriname s’effectue principalement à travers l’Agence Française de Développement. L’AFD a concédé ces dernières années deux prêts :
- 25 M€ pour la réhabilitation d’un tronçon de la route reliant Paramaribo et Albina.
- 15M€ pour la construction d’un hôpital à Albina complété par un volet assistance technique, sous forme d’une autre subvention, pour un montant de 1,1 M€.
Les programmes opérationnels « Caraïbes » et « Amazonie » du FEDER permettent à la Collectivité Territoriale de Guyane d’associer le Suriname à des projets d’intérêt commun. Les ressources européennes pourraient venir en appui d’investissements surinamais suspendus pour le moment.
Le Suriname est un lieu de vacances privilégié pour les guyanais. La flambée des prix, l’augmentation du prix du visa et le climat social atone, devraient conduire certains guyanais à privilégier pour leurs vacances une autre destination. Le Brésil pourrait bénéficier de la situation, depuis l’installation en Guyane de la compagnie aérienne AZUL, concurrente de Surinam Airways, qui propose des tarifs très attractifs.
Depuis le début de la crise économique Surinamaise, des guyanais originaires ou non du Suriname font des achats de produits coté français pour les apporter au Suriname. Les prix pratiqués en Guyane étant aujourd’hui concurrentiels. Le temps où les guyanais partaient faire leurs achats au Suriname réputés proposés des produits à bas prix, est révolu.
Ce ne sont pas les commerçants de Saint Laurent qui vont s’en plaindre. Les habitants d’Albina font désormais plusieurs fois par semaine le déplacement pour faire leurs achats. Ils viennent acheter des produits alimentaires, des piles électriques, des produits ménagers, de petits ustensiles et appareils électro ménagers.
Une augmentation de ces échanges informels est à prévoir tant que les prix augmenteront côté surinamais.
Dollar surinamais dévalué
Vendredi 13 mai 2016 : 5000 surinamais défilent dans les rues de la capitale Paramaribo, mécontents de la forte hausse du prix de l’électricité imposée par l’administration de Bouterse. Le gouvernement surinamais n’a pas eu le choix, il a suivi les recommandations du Fonds Monétaire International (FMI). Sa politique de subventionnement de l’énergie creusait les dépenses publiques. Chaque année l’Etat verse à la compagnie nationale d’électricité EBS 1 milliard de dollars surinamais, soit 160 millions de dollars américains. A la hausse des tarifs de l’électricité, s’ajoute celle du prix de l’eau – autre secteur économique subventionné par l’Etat.Une dévaluation de la monnaie de 25% a eu pour conséquence le renchérissement des principaux biens de consommation. Le pouvoir d’achat des surinamais s’en trouve amoindri. Il suffit de se promener dans les rues de la capitale pour constater la disparition de petits commerces de proximité n’arrivant plus à écouler leurs marchandises devenues trop chères.
Désormais, tout coûte plus cher et le revenu des surinamais n’a pas augmenté. Le secteur de l’alimentation a connu la plus forte hausse des prix : + 100 % d’augmentation pour les produits importés et + 50 % pour les fruits et légumes locaux.Vanessa récemment revenue de Paramaribo raconte : « Au centre commercial le Mall situé au quartier Ma retraite, le grand restaurant du dernier étage est fermé, la boutique des jeux aussi. Et en centre ville il n’y avait pas foule. On a pas vu beaucoup de guyanais non plus, alors que c’était les vacances scolaires. … Les surinamais disent que l’Eau, l’électricité, l’essence, le téléphone et les loyers ont beaucoup augmenté ».
La dévaluation de la monnaie aurait pu être une aubaine pour reconstituer les réserves de devises étrangères. Mais l’augmentation du coût de la vie rend peu attractif le pays. L’inflation qui se situait à 4 % jusqu’en novembre 2015, est aujourd’hui à 25 %.
Tout comme en Grèce, syndicats, opposition et population exhortent le gouvernement à ne pas mettre à exécution le plan d’austérité dicté par le FMI.
Peine perdue, car fin avril 2016, en échange de l’application de mesures visant à la réduction des déficits, une équipe du FMI a conclu un accord de prêt de 2 ans avec le gouvernement surinamais pour 478 millions de dollars US. Cet accord doit encore être approuvé par le conseil d’administration du FMI. Dès l’approbation, le gouvernement surinamais annoncera une nouvelle hausse des taxes, une baisse des subventions et une réforme de la TVA.
Dans ce contexte de récession, il est à craindre de nouvelles manifestations dans tous le pays.
Quelles conséquences pour la Guyane ?
Au niveau économique les entreprises guyanaises sont peu présentes au Suriname et les échanges commerciaux formalisés très faibles. Les exportations de la Guyane vers le Suriname représentent 1 % du total des exportations guyanaises. Et les exportations du Suriname vers la Guyane représentent moins de 0.1 % des exportations Surinamaises.La coopération avec le Suriname s’effectue principalement à travers l’Agence Française de Développement. L’AFD a concédé ces dernières années deux prêts :
- 25 M€ pour la réhabilitation d’un tronçon de la route reliant Paramaribo et Albina.
- 15M€ pour la construction d’un hôpital à Albina complété par un volet assistance technique, sous forme d’une autre subvention, pour un montant de 1,1 M€.
Les programmes opérationnels « Caraïbes » et « Amazonie » du FEDER permettent à la Collectivité Territoriale de Guyane d’associer le Suriname à des projets d’intérêt commun. Les ressources européennes pourraient venir en appui d’investissements surinamais suspendus pour le moment.
Le Suriname est un lieu de vacances privilégié pour les guyanais. La flambée des prix, l’augmentation du prix du visa et le climat social atone, devraient conduire certains guyanais à privilégier pour leurs vacances une autre destination. Le Brésil pourrait bénéficier de la situation, depuis l’installation en Guyane de la compagnie aérienne AZUL, concurrente de Surinam Airways, qui propose des tarifs très attractifs.
Depuis le début de la crise économique Surinamaise, des guyanais originaires ou non du Suriname font des achats de produits coté français pour les apporter au Suriname. Les prix pratiqués en Guyane étant aujourd’hui concurrentiels. Le temps où les guyanais partaient faire leurs achats au Suriname réputés proposés des produits à bas prix, est révolu.
Ce ne sont pas les commerçants de Saint Laurent qui vont s’en plaindre. Les habitants d’Albina font désormais plusieurs fois par semaine le déplacement pour faire leurs achats. Ils viennent acheter des produits alimentaires, des piles électriques, des produits ménagers, de petits ustensiles et appareils électro ménagers.
Une augmentation de ces échanges informels est à prévoir tant que les prix augmenteront côté surinamais.