La rencontre devait avoir lieu hier. Mais suite au blocage du rectorat, le recteur, Philippe Dulbecco avait choisi d’ajourner la rencontre. Dès 11 heures ce mercredi matin, toutes les parties impliquées se sont retrouvées autour d’une table. Les nombreux points de revendication ont été passés en revue, jusqu’à parvenir à un point d’entente. Le document a été signé par l’intersyndicale et met fin à la mobilisation démarrée lundi.
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« Le rectorat nous a proposé un protocole d’accord. Mais comme nous avions beaucoup de désaccords et des points de crispation, nous avons décidé de changer l’intitulé et ce document est devenu un protocole de fin de grève » , précise Dario Anatole, secrétaire général du Steg-UTG.
Si des accords ont été trouvés, toutes les revendications n’ont pas donné suite aux engagements qu’espérait l’intersyndicale. « Le recteur sortant a du mal à s’engager pour sa succession. Il était important pour nous que ce qui est acté là n’engage pas seulement une personne mais l’institution. » Tous les engagements pris ici seront ainsi mis en œuvre par le recteur qui succédera à Philipe Dulbecco, qui quitte l’académie ce vendredi.
Pour le recteur, les propositions présentées étaient déjà sur la table avant même le démarrage de la grève. « Du côté du rectorat, les choses sont bien établies ; tous les sujets ont été évoqués abordés et ont fait l’objet d’une signature. Les thématiques qui sont là dans l’accord n’appellent pas à de nouvelles mesures. »
Un point non résolu: des postes "en nombre suffisant" pour la rentrée 2025
Pourtant, selon les syndicats, parmi les demandes, la question des embauches n’a pas trouvé d’issue. Dario Anatole, les syndicats devront de nouveau « prendre leur bâton de pèlerin » pour parvenir à obtenir satisfaction. Denys Oltra, co-secrétaire du Snes-FSU, soulève également ce point. « Il y a des progrès réels à mettre au compte de la mobilisation des collègues. Mais nous allons poursuivre le travail intersyndical avec le rectorat, la CTG et les maires pour faire avancer les points qui manquent, particulièrement les postes en nombre suffisant dès 2025. »
Une rencontre hier avec l'association des maires
Hier, l’intersyndicale avait rencontré l’association des maires. Dans un communiqué publié à l’instant, elle revient sur cette rencontre : « Le président (de l’association des maires, NDLR) partage notre constat sur l’état du bâti scolaire dans le 1er degré et les moyens alloués : des écoles doivent être rénovées, des constructions doivent être programmées. Il déplore également le manque d’investissements de l’Etat pour entretenir les locaux. Le président de l’AMG a proposé l’organisation rapide d’une réunion associant les élus de Guyane (maire, CTG, parlementaires) et l’intersyndicale afin d’initier l’élaboration d’une plateforme d’objectifs pour obtenir les moyens nécessaires à la mise en œuvre du plan de rattrapage pour l’éducation en Guyane. »
Dans le même document, l’intersyndicale conclut : « Le travail (…) se poursuivra avec l’assemblée des maires, la CTG et le président de l’université. La lutte continue avec le prochain recteur ! »
Les dix points inscrits dans le protocole de fin de conflit :
- Poursuivre le recrutement et la formation des ILMs dans les écoles où le besoin est avéré.
- Créer un groupe de travail sur la didactique en contextualisation des enseignements avec un contrôle scientifique adaptée à cette ambition.
- Confier au Secrétariat général la mission d'optimiser la gestion des contractuels dans les DP à travers la création d’une organisation dédiée.
- Engager les travaux en lien avec le ministère et le CNOUS afin d’instruire les modalités de création d'un Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS) de plein exercice.
- Continuer à soutenir l'université de Guyane dans ses actions visant à développer une nouvelle offre de formations universitaires sur Cayenne et Saint Laurent du Maroni.
- Poursuivre le travail engagé avec la CTG afin de permettre l'émergence et la gouvernance d'établissements à taille humaine (notamment via le dialogue de gestion associant les services du rectorat et ceux de la CTG).
- Poursuivre le travail engagé avec les maires et la préfecture pour maintenir le rythme des constructions et des rénovations d'écoles.
- Les dossiers encore en souffrance pourront-être traités avec le cabinet du recteur et la DRH selon le même process que celui qui a déjà fait ses preuves.
- Rédiger une circulaire académique pour la rentrée 2026 décrivant, en lien avec les objectifs du projet académique et en particulier celui de la réduction des inégalités d'accès à l'éducation les “cibles” à atteindre en termes d'effectifs par classe, de répartition des emplois entre personnels titulaires et contractuels et de tout autre indicateur relatif à l'ambition pédagogique poursuivie par l'académie de Guyane.
- Dans le cadre des propositions actées avec la CTG relatives à la construction de 12 nouveaux établissements, le rectorat s'engage à déléguer les moyens afférents afin de garantir le fonctionnement de ces établissements "à taille humaine" (notamment les collèges 600). Cet engagement s'inscrit dans le cadre que définira la circulaire académique pour la rentrée 2026 et le respect des "cibles" à atteindre en termes d'effectifs par classe, et de répartition des emplois entre personnels titulaires et contractuels, notamment. En outre et pour ce qui concerne la rentrée 2025, déjà préparée au-delà des mesures de rentrée, le rectorat s'engage à implanter dans la DGH des 4 nouveaux EPLE les postes non encore financés (vie scolaire, Psy EN, assistant de service social). Enfin, et toujours pour la rentrée 2025, les écoles et établissements dont le constat laisserait apparaître un nombre d'élèves supérieur aux seuils d’ouverture arrêtés pour la préparation de rentrée feront l'objet d'un réajustement en tenant compte des contraintes spatiales et RH.