Alors que la campagne pour le second tour de l’élection présidentielle a démarré avec les candidats qualifiés, Emmanuel Macron pour La République en Marche et Marine Le Pen pour le Rassemblement National, les perdants se déterminent maintenant pour l’un ou l’autre camp et donnent leurs consignes de vote.
Yannick Jadot d’Europe Ecologie Les Verts n’a pas su convaincre au plan national et n'a pu réunir sous sa bannière que 4,6% du scrutin. De même en Guyane où il a recueilli 946 suffrages soit 2,6% des votes. Pour le Secrétaire général de Guyane Ecologie les Verts, François Kuséni ce résultat est le reflet d’une campagne incarnée par un leader qui ne sait pas convaincre :
« Yannick Jadot n’a pas été convaincant, n’a pas réussi à réunir sa famille, à faire corps avec les propositions, avec les structures locales … les 2,6% qui ont voté pour lui en Guyane lui sont reconnaissants pour la Montagne d’Or dans l’ouest … ».
Dans un communiqué, le représentant de Guyane dit Merci aux électeurs guyanais, les appelant à voter ainsi : … Choisissons le « moins mauvais « des deux candidats. Cela risque d’être hautement désagréable, mais c’est le seul choix raisonnable qui s’offre encore à nous.
Pas d’adhésion véritable en Guyane à un projet politique écologique
Depuis 2002, les verts réalisent des scores faibles pour l’élection présidentielle comme le montre cette infographie :
Quel que soit le ou la candidat(e), il n’y a pas d’adhésion aux stratégies politiques proposées. Pourtant, en Guyane, les écologistes mènent des combats sur plusieurs fronts avec des succès en justice. Qu’il s’agisse, par exemple, du pétrole off shore contre les forages Total, d’orpaillage avec la Montagne d’or à Saint-Laurent, Auplata à Saint-Elie ou encore la construction de la centrale EDF au Larivot autant d’actions militantes qui ne se concrétisent pas au plan politique.
Michel Dubouillé, l’ancien secrétaire de Guyane Ecologie les verts pendant 10 ans fait un constat sévère sur le résultat obtenu par Yannick Jadot au plan local : « Il n’y a pas eu de campagne tout simplement en Guyane ni à travers les medias, ni à travers nous-mêmes en tant qu’organisation politique, rien n’a été fait. Les seuls à bouger ont été la France Insoumise, il faut le reconnaître… »
Pour le second tour, l’ancien responsable dit « Pas un vote pour Le Pen » et rappelle qu’il y a encore, selon lui, une carte à jouer pour les législatives. Il ne faudra pas se tromper et imposer une majorité de gauche à celui ou celle qui sera élu(e).
Si Harry Hodebourg n’est plus à Guyane écologie les Verts, néanmoins il affirme en rester proche. Cet écologiste convaincu mène maintenant une action militante active comme Délégué Régional de Cap 21 le parti de Corinne Lepage. Il a voté pour Yannick Jadot qui a pâti de l’immobilisme local selon lui : « … il n’y a pas eu de campagne, je n’ai vu que les militants de La France Insoumise qui tractent depuis septembre dans pratiquement les 22 communes de Guyane ».
On retiendra que les communes où les électeurs ont fait le choix des verts en Guyane sont Ouanary avec 10% des suffrages et Rémire-Montjoly où 4,23% des suffrages se sont portés sur Yannick Jadot.
La proposition écologique politique ne convainc pas en Guyane. Pourtant, comme partout dans le monde notre région doit faire face à l’urgence climatique.
Peut-être, il y a-t- il le besoin d’adapter un discours écologiste à l’urgente nécessité du développement économique endogène d’un territoire qui, tout en cumulant les atouts, continue de pâtir de visions étriquées ou inadaptées.
Les résultats du premier tour de scrutin ICI