Le 1er décembre 2001, Christiane Taubira était investie par le Parti radical de gauche (PRG) pour le représenter à l’élection présidentielle de 2002. Son projet, intitulé « France plurielle, République fraternelle », vient s’ajouter aux autres, ancrés à gauche. Le socialiste Lionel Jospin, alors Premier ministre de la cohabitation, fait figure de favori dans les sondages.
Députée de Guyane, elle siège depuis 1993 sur les bancs de l’Assemblée nationale. Elle a intégré un groupe rassemblant Jean-Louis Borloo, Bernard Tapie ou encore Jean-Pierre Chevènement. Christiane Taubira cherche son chemin. Elle se rapproche du groupe socialiste (PS) avant de rejoindre le PRG. Elle est élue députée européenne de 1994 à 1999, sur la liste de Bernard Tapie. La France la découvre à l’occasion de la loi qu’elle a initiée et qui porte son nom, tendant à la reconnaissance de la traite humaine et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.
Egalité des chances
Soutenue par le PRG, elle part en campagne avec son projet « France plurielle, République fraternelle ». Christiane Taubira séduit, surprend, porte les couleurs de la diversité. Sa campagne est axée sur deux thèmes essentiels : « l’égalité des chances » et la « solidarité pour tous ». Elle défend, entre autres, l’égalité hommes-femmes et propose, par exemple, la création d’un ministère des droits des personnes et de la cohésion sociale. Sur le volet économique, Christiane Taubira présente des mesures d’inspiration relativement libérale. Elle promeut un « développement durable », la « diversification énergétique » et le recours aux énergies renouvelables.
Le choc du 21 avril 2002
Battu sèchement dès le premier scrutin, Lionel Jospin est exclu du second tour. Aucun candidat de gauche ne s’est qualifié face à Jacques Chirac, président sortant et candidat du RPR. C’est le candidat d’extrême droite, Jean-Marie Le Pen, qui s’est imposé à la surprise générale. Un choc pour le pays.
Christiane Taubira, elle, est arrivée en treizième position du premier tour de scrutin, avec 2,32 % des voix. En Guyane, elle remporte 52% des voix, 37% en Guadeloupe et 28% en Martinique.
Sa candidature, à l’époque, avait été analysée comme l’une des raisons de l’élimination de Lionel Jospin et de la déroute de la gauche. Une analyse que l’ancienne Garde des Sceaux du gouvernement de François Hollande, a toujours contestée. Une assertion, que d'aucuns lui reprochent encore, malgré sa victoire à la Primaire populaire.