Le débat est vif autour de la décision prise hier par le gouvernement de maintenir les élections territoriales. Pour rappel, le premier tour est toujours prévu le 20 juin, et le second le 27 juin. Décision prise alors que la situation sanitaire est toujours très préoccupante.
Le débat est vif autour de la décision prise hier par le gouvernement de maintenir les élections territoriales. Pour rappel, le premier tour est toujours prévu le 20 juin, et le second le 27 juin. Décision prise alors que la situation sanitaire est toujours très préoccupante. On peut faire une comparaison avec le contexte qui avait conduit au report du 2ème tour des municipales l’an dernier.
Deux contextes sanitaires différents
Deux dates pour rappel : l’an dernier, le 15 juin 2020, le gouvernement décide de reporter le 2ème tour des élections municipales. Cette année, lundi 7 juin, le gouvernement décide cette fois-ci de maintenir les élections à la CTG. Deux dates, avec deux contextes sanitaires différents : le 11 juin 2020, peu avant la décision de reporter le 2ème tour des municipales on comptait 42 hospitalisations Covid en Guyane, contre 92 lundi dernier. Sept personnes en réanimation le 11 juin 2020, contre 30 lundi, jour de la décision du maintien des territoriales. Enfin, 1 décès dans les 7 jours ayant précédé la décision de reporter les municipales, contre 10 décès durant la même période avant le maintien des territoriales. Des données à relativiser en partie : car en juin 2020, l’épidémie était au début de la croissance qui avait amené au pic de fin juin/début juillet, alors que nous vivons actuellement, une période de décroissance de l’épidémie, et ce depuis trois semaines…Mais même en baisse, le taux d’incidence était de 302 lundi…Plus de 300 cas pour 100 mille habitants, cela reste un niveau élevé.
Situation fragile
Une situation fragile, avec un véritable cri d’alerte lancé par les trois hôpitaux de Guyane au bord de la saturation en réanimation…Avec des patients de plus en plus jeunes…Par exemple, deux femmes de 18 et 24 ans en ce moment en réanimation à Saint-Laurent, et un homme de 46 ans décédé de la Covid 19 ces derniers jours.
Interrogations
La situation est différemment appréciée par les partis et les candidats engagés dans la campagne : pour la liste Guyane Rassemblement et Rodolphe Alexandre, on peut maintenir les élections, dans le respect des protocoles sanitaires et pourvu que les maires soient d’accord. Ce qui a été le cas : avis largement majoritaire des maires exprimé lundi, mais on sait que nombre d’entre eux sont candidats sur la liste Guyane rassemblement ou soutien de cette liste.
De son côté, Gabriel Serville a demandé le report dans un courrier adressé au préfet en avril dernier. Les soutiens de Jean-Paul Fereira, les partis PSG, MDES, NFG, Walwari, Guyane Ecologie et UDEG plaident eux aussi pour le report, de même que le candidat Fereira. Les six mouvements ont adressé ce mercredi un courrier au préfet : ils s’étonnent de ne pas avoir été consultés par le gouvernement contrairement à l’année dernière, et menacent Paris d’une action en justice pour non-assistance à personne en danger en cas de maintien du scrutin.
Le risque, disent ces partis en substance, est d’altérer la sincérité du vote, avec un risque sanitaire qui pèse sur la campagne et le scrutin, malgré les mesures barrières et les protocoles. A onze jours du 1er tour, la question de la situation sanitaire est au cœur des débats.