Parmi les points abordés dans le courrier de l’AMG on relève trois points essentiels.
En premier lieu les maires veulent obtenir une meilleure sécurité de la population. Les élus souhaitent face à l’augmentation de la criminalité, du trafic de drogue, des activités illégales dans les zones frontalières qu’il y ait, désormais, une réponse plus adaptée. Des renforts de la police, de la gendarmerie qui ne soient plus temporaires mais durables pour une action plus efficace. Ils proposent aussi une approche plus globale et sur le long terme qui s’adosse au développement de la société en renforçant l’éducation et la formation de la jeunesse, des services sociaux redimensionnés comme des partenariats communautaires pour un travail de terrain plus adapté.
Sur un deuxième point les élus dénoncent une mauvaise prise en compte des réalités sociales lors des recensements. Selon eux, les chiffres de l’INSEE ne reflètent pas la réalité l’accroissement continu de la population, des habitats informels sur leurs territoires bien au contraire. Une situation qui, de fait, entre autres désagréments, va conduire à une réduction des possibilités financières des communes avec l’abaissement de la dotation globale de fonctionnement. Ils en appellent une justice financière qui intègre les spécificités du territoire guyanais et alertent sur une réforme de l’octroi de mer qui pénaliserait les consommateurs et la gestion des collectivités territoriales.
Enfin, les maires de Guyane veulent être associés étroitement aux futurs projets territoriaux dont l’avancement souffre des lourdeurs administratives. Ils souhaitent aussi l’accélération des OIN (Opération d’Intérêt National), une amélioration du mode opératoire pour l’installation des entreprises qui s’effectuent sur leur territoire sans qu’il y ait de concertation préalable. En d’autres termes revient ici la délicate question de la gestion du foncier.
Le courrier se termine par le paragraphe suivant :
« Mais nous attendons également de votre venue qu’elle coïncide avec un échange approfondi sur des problématiques qui sont également essentielles pour la Guyane : celle du processus d’évolution institutionnelle, celle du désenclavement et enfin celle du développement durable du secteur pêche et aurifère. Concernant le processus d’autonomie statutaire, vous comprendrez aisément qu’après les nombreux travaux, rencontres, propositions qui ont déjà été faites, il est important que l’ensemble des élus guyanais : Maires et Présidents d’EPCI, Conseillers Territoriaux, Parlementaires, … mais aussi les forces vives de notre territoire, puissent vous entendre et puissent échanger avec vous. »
Ce jour, interviewé dans le Mayouri Kozé de Guyane la 1ère , le président de l’AMG, Michel Ange Jérémie a réaffirmé sa position sur le sujet :
« La Guyane est en dans un long processus, le président de la République a désigné deux experts sur la question institutionnelle. Ils se sont déplacés en Guyane et se sont entretenus avec des élus. Donc le gouvernement a des éléments pour décider. Aussi nous attendons sereinement la venue du président, qu’il s’exprime devant les élus, les forces vives sur cette épineuse question que nous trainons depuis 1958 pour une évolution statutaire, la demande d’autonomie ou un statut sui generis. Qu’il s’exprime vraiment clairement et que nous prenions nos disposions. Il choisira le format approprié pour nous le dire. »