Essai du futur moteur d'Ariane 6 au Centre Spatial Guyanais.

Transfert du moteur P120C du lanceur Ariane 6 en vue des essais au BEAP (Banc d'essai des accélérateurs à poudre).
Le Centre National d’Etudes Spatiales (Cnes) va essayer pour la première fois ce jeudi à Kourou la mise à feu du moteur P120C, celui qui équipera les futurs lanceurs Ariane 6 et Vega-C d’ici la fin 2019.
Ce n’est pas un mais deux nouveaux lanceurs que le Centre Spatial Guyanais (CSG) s’apprête à accueillir dans quelques mois. Si, sur le papier, la grande et modulaire Ariane 6 ne semble rien à voir avec la petite Vega-C, elles disposent en leur coeur d’un élément en commun, de taille : le moteur P120C. Celui-ci sera mis à feu pour la première fois jeudi 12 juillet à 16 heures à Kourou lors d’un test sur le banc d’essai des accélérateurs à poudre (BEAP). 600 mesures seront alors effectuées afin de valider la technologie du propulseur et ainsi permettre la poursuite du développement d’Ariane 6 et Vega-C.
 

Un moteur pour plusieurs records


Sur Ariane 6, à partir de la mi-2020, le moteur P120C sera un propulseur d’appoint alors qu’il prendra place dans le premier étage de Vega-C dès la fin 2019. Dérivé du moteur qui occupe l’actuel lanceur Vega, le P120C possède de nombreux attributs. Il sera le plus grand moteur monolithique en fibre de carbone jamais conçu, mais surtout, il permettra, de par sa fabrication, d’augmenter la cadence de production des boosters. Jusqu’à 35 moteurs à propulsion solide pourront sortir de la fabrication au CSG tous les ans.

MISE A JOUR DU 13 JUILLET :
En raison des contraintes liées aux essais de mise à feu, le rendez-vous programmé par le Cnes a été reporté à trois reprises. Les conditions météorologiques doivent être parfaites pour réaliser les tests. Le moindre risque de pluie suffit pour ne pas réaliser la mise à feu du P120C.
Le Cnes garantit un impact contrôlé sur l’environnement.
« A l’instar des lancements Ariane, Soyouz au CSG et Vega, un tir à feu au BEAP est soumis à des critères météorologiques : vitesses de vents au sol et en altitude, précipitations (pas de pluies dans une fenêtre d’une heure après le tir). Ces contraintes météorologiques très strictes permettent de limiter la dispersion de polluants dans l’environnement », explique le Cnes. Ainsi, dans le cadre de l’essai de jeudi, un plan de mesure de l’air, de l’eau, de la faune et de la flore est établi. Des prélèvements seront effectués depuis une trentaine de capteurs autour du BEAP, au centre technique et sur les sites d’observation des lancements ainsi qu’à Kourou et Sinnamary affirme l’agence française qui précise que les prélèvements seront analysés par l’Institut Pasteur et des laboratoires indépendants.