Depuis plus de 5 semaines, les autorités sanitaires amapaenses doivent faire face à une épidémie de grippe qui touche plus particulièrement les enfants. La presse locale s'en fait régulièrement l'écho.
On déplore le décès de 6 jeunes victimes, près de 40 enfants ont dû être intubés, des centaines sont hospitalisés sous surveillance. Les unités de soins pédiatriques sont engorgées malgré la mise en place de lits supplémentaires.
Parallèlement, une grande campagne de vaccination contre la grippe est menée à Macapa.
Le virus respiratoire syncytial (VRS), un virus bénin mais très contagieux
Parmi les virus qui circulent, il y a le virus syncytial, ce dernier est celui de la bronchite. Le VRS, virus respiratoire syncytial touche particulièrement les jeunes enfants.
Le professeur Narcisse Elenga, chef du service de pédiatrie à l’hôpital de Cayenne nous apporte des explications :
« C’est un virus classique qui affecte les voies respiratoires. Très courant chez les nourrissons, il est vraiment très contagieux. Il peut infecter tout le monde dans un service car la contamination est très facile. Elle se fait par la toux, les sécrétions du nez, de la bouche et si l’on passe d’un enfant à l’autre sans laver ses mains souillées, on contamine… En général quand un enfant a le VRS dans un service, on le met en « chambre d’isolement air ». Le personnel doit porter une blouse spéciale et des gants pour éviter la contamination et ainsi de propager le virus. »
Le professeur précise, qu’en général, ce virus ne fait pas beaucoup de dégâts. Les symptômes courants sont le nez qui coule, une toux sèche, une petite fièvre. Ce sont les mêmes symptômes que ceux de la grippe qui apparaissent deux jours après la contamination. Mais, des enfants à risques, de moins de 3 mois, avec une faible immunité peuvent développer des formes graves à l’infection du VRS et nécessiter un accompagnement respiratoire.
« Un enfant qui a une baisse de l’immunité peut mourir de ce virus. Dans un contexte de manque de moyens, les enfants peuvent décéder… Actuellement dans le service des nourrissons, nous avons 6 bronchiolites. En général, nous avons des cas toute l’année et des pics en novembre et décembre. Il s'agit d'un virus, il n’y a pas de traitement particulier, c’est le corps de l’enfant qui se défend. On lui donne de l’oxygène, du paracétamol pour la fièvre, on nettoie le nez… »
Le professeur Elenga précise qu’il existe un vaccin pour les enfants présentant des pathologies cardiaques, pulmonaires ou autres.
Un vaccin couteux à 1000 euros, la dose. Il est distribué en France et également en Guyane.