Les deux sondages qui annonçaient la victoire de Breno Almeida membre du Parti Progressiste, le maire d’Oiapoque, ont été confirmés par le vote de dimanche. Malgré ses ennuis avec la justice, Breno Almeida garde la confiance d’une bonne partie des électeurs, ils l’ont réélu avec 54,45% des votes.
En face du maire sortant, il y avait un nouveau venu dans la commune, le député Inácio du Parti Démocrate Travailliste soutenu par le lobby pétrolier qui n’a recueilli que 27,09% des suffrages. Maria Orlanda, l’ancienne mairesse n’a obtenu que 11,72% des votes et Charles Corrêa, le chef de la police a réuni sur son nom 6,74% des votes.
Néanmoins, la réélection de Breno Almeida ne met pas un terme à aux poursuites engagées contre lui. Le tribunal électoral fédéral a maintenu sa décision du 1er octobre le démettant de ses fonctions après qu'il a été interpellé le 28 septembre en possession d’une somme d’argent qui aurait pu servir à acheter des votes. Relâché après avoir payé une caution de 100 000 réais, Breno Almeida a poursuivi sa campagne.
Pour rappel, il avait, en octobre 2023, été démis de ses fonctions de maire dans une affaire de détournement de fonds publics avant de retrouver son poste en février 2024.
Une ville où les enjeux pétroliers sont énormes
À nouveau en selle pour 4 ans, s’il est maintenu dans sa fonction, Breno Almeida va devoir gérer le changement économique de sa ville. La perspective d’une production pétrolière à 170 km des côtes dans le fameux bassin Foz do Amazonas se précise de plus en plus. Une situation à laquelle s'intéresse l’association oyapockoise « Les frères sans frontière », le président Waddy Benoit annonce
« Toute la région est en jeu, Petrobras prévoit pour le premier semestre 2025, l’arrivée de 7000 personnes recrutées un peu partout au Brésil. Des ingénieurs et techniciens qui vont s’installer à Oiapoque. Il y a de nombreux hôtels en construction. Oiapoque se développe à toute vitesse… Et cela aura un impact sur la Guyane. Avec notre collectif nous partons dans la région de Rio do Janeiro visiter des communes similaires à celle d’Oiapoque qui, en 5 ans, sont devenues 10 fois plus grandes. »
Waddy Benoit souligne toutes les difficultés qui ne manqueront pas de surgir avec ce boom démographique sur la rive brésilienne, avec, notamment, l’appel d’air pour les organisations criminelles qui s’implantent de plus en plus dans la région.
Ces élections municipales ont permis la réélection de 8 maires et fait émerger 8 nouveaux maires dont deux femmes dans l’état de l’Amapa.
La diversité des candidats représentés dans les communes du Brésil ne fait pas forcément apparaître une vraie adhésion à la politique présidentielle de gauche de Luiz Inacio Lula Da Silva. Il semblerait même que le courant bolsonariste représenté par le Parti libéral de l’ancien président Jair Bolsonaro tendant vers l’extrême droite soit encore bien présent.
Les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2026.