Courant septembre, la section de recherches de la gendarmerie localise à Roura « deux individus de nationalité brésilienne soupçonnées par les autorités brésiliennes d’appartenir à une bande armée sévissant entre les deux pays », indique le procureur général à la cour d’appel de Cayenne, Joël Sollier, dans un communiqué diffusé ce mercredi. Ce sont les renseignements fournis par le Brésil qui ont permis cette localisation.
Sous le coup de mandats d'arrêts internationaux et demandes d'extraditions émis par le Brésil
Les deux hommes sont sous le coup de mandats d’arrêts internationaux et demandes d’extradition émis par le Brésil. Ils figurent sur la « notice rouge » d’Interpol, qui correspond à une demande d’arrestation dans le monde entier. La bande armée dont ils feraient partie est suspectée par les autorités brésiliennes « d’avoir commis les crimes d’homicides, de réduction à l’état d’esclave et de trafic d’armes international », poursuit le procureur général. Joël Sollier évoque plusieurs fois dans son communiqué « une faction criminelle », ce qui va, au Brésil, au-delà de la simple bande armée.
« Le 20 septembre à 6 heures, appuyés par l’antenne du GIGN et le groupement tactique de gendarmerie mobile, les enquêteurs de la section de recherches interpellent huit individus occupant une maison d’habitation louée par un particulier sur une propriété de la commune de Roura », rapporte le parquet général. Parmi eux, quatre personnes en situation irrégulière, dont les deux hommes recherchés au Brésil. Ils sont incarcérés à Rémire-Montjoly, dans l’attente de leur extradition. Les deux autres personnes en situation irrégulière ont été reconduits à la frontière.
Ce mercredi, la chambre de l’instruction a rendu un arrêt autorisant la remise des deux suspects aux autorités brésiliennes. L’extradition « devrait intervenir dans les prochaines semaines en application d’un décret du premier ministre », précise le procureur général. « Des armes à feu et des munitions ont été retrouvées lors de l’opération font l’objet d’investigations sous la direction du parquet de Cayenne », ajoute-t-il.
« L’émergence et l’installation des factions brésiliennes en Guyane sont un constat que partagent désormais les autorités françaises et brésiliennes. Ainsi, la coopération entre les deux Etats devenant pour chacun une nécessité d’ordre public, est un moyen essentiel de prévenir de telles menaces sur le territoire de la Guyane », conclut le procureur général.