Depuis sa création en 2019, le FIFAC a pris de l'ampleur. Lors de la première édition, 22 films avaient été projetés, selon les organisateurs. En 2023, 40 films sont programmés. D'ailleurs, 25 films sont en compétition officielle, parmi les 230 films documentaires ayant répondu à l’appel à films du FIFAC (soit une centaine de plus qu’en 2022).
"On a sauté sur le challenge et ça a donné le premier FIFAC"
"En 2019, il y a eu une mutualisation des savoir-faire du camp, de tous les services de la mairie (le CIAP, le musée, la bibliothèque, le centre dramatique Kokolampoe) et bien évidemment, du Pôle Image Maroni qui est porteur de ce projet [...] On a sauté sur le challenge et ça a donné le premier FIFAC", se souvient Serge Abatucci, président de l'AFIFAC et directeur du théâtre Kokolampoe.
L'idée s'est concrétisée fin 2018, lors des Rencontres Internationales Doc Amazonie Caraïbe, en parallèle de la 10ème édition du festival municipal de cinéma America Molo Man. Dans la continuité du FIFO (Festival International du Film documentaire Océanien), France Télévisons a souhaité mettre en place un festival dans chacun des trois bassins de l’Outre-mer : Atlantique, Indien, Océanien.
Bien sûr, il y a eu des bugs, des incompréhensions, mais ça a eu lieu. On a pu recevoir le FIFAC.
La deuxième édition a été impactée par le Covid-19, mais les équipes ont tenu à ce qu'elle ait lieu. C'était un FIFAC hybride : en plein air, mais aussi en ligne. "En 2020, on a résisté, en 2021 on a encore résisté (avec une édition 100% connectée, NDRL)", raconte Serge Abatucci. "En 2022, ouf ! Un bol d'air, on a repris", poursuit-il.
Quelle ambition pour le FIFAC dans les années à venir ?
Aujourd'hui, le président de l'AFIFAC estime que l'événement est une vitrine sur la Guyane et ses habitants, mais aussi sur ses voisins. Cependant, "je me pose la question 'qui regarde' ? Pour l'instant, ce sont des gens avertis, puis on a un public captif, comme des professeurs et des spécialistes... Mais jusqu'à quel point le FIFAC touche les gens de Mana, d'Apatou, de l'Ouest", s'interroge Serge Abatucci.
Il y a, selon lui, un travail de médiateurs effectué par le Pôle Image Maroni, mais il faudrait "agir pour que le FIFAC soit de plus en plus acteur, déclencheur d'envie, pour pouvoir donner la parole à des gens et questionner la maîtrise de l'image chez nous". Son rêve à lui, dit-il, c'est d'ouvrir un espace éducatif et y emmener des personnes afin de leur donner des clés pour maîtriser les images.
Il faut ouvrir des espaces comme cela pour avoir plus de proximité avec les gens et qu'ils comprennent que les films sont accessibles à tous, qu'ils ont en le droit, qu'ils sont les bienvenus. C'est leur espace à eux et il est grand temps qu'ils se l'approprient.