La grève touche à sa fin à la société Argos. Les salariés de la cimenterie, dont le mouvement de grève avait débuté début juin, ont signé un protocole de fin de grève ce vendredi 24 juin, à 19h00. Les activités de l'entreprise reprendront ce lundi 26 juin, aux heures habituelles d’ouverture.
"Nous avons obtenu gain de cause sur toutes les revendications et bien plus encore", estime Steeve Stanislas, représentant du personnel d'Argos. Il y avait trois points de revendication : une demande d'expertise financière, la venue du PDG en Guyane et le départ des managers en place.
Les managers toujours en place, mais mis à l'écart
Les deux premières ont été remplies à 100 %, dit le représentant. En ce qui concerne le départ des managers actuels, une autre solution a été proposée. "Il a été très difficile pour le PDG (Gary de la Rosa, NDLR) de désavouer ces deux personnes qu'il a mises à ce poste", relate Steeve Stanislas.
Dorénavant, les cadres auront directement à rendre compte au PDG, sans passer par les managers actuels. On a satisfaction, parce que c'est comme une mise au placard de ces deux managers. On a officieusement obtenu certaines garanties. On sait déjà qu'on les a un peu mis dans une bouteille.
Steeve STANISLAS, le représentant du personnel au sein de l'entreprise Argos
Les grévistes estiment qu'il s'agit d'une période transitoire. Les managers devront, par ailleurs, tenir leurs engagements faits auprès des salariés.
La direction, de son côté, précise que sur la base de ce qui a été discuté et défini entre les parties, la direction locale est maintenue, avec le suivi et l'accompagnement de la présidence d'Argos Guyane pour la conclusion de certains points de l'accord".
"Et bien plus encore"...
D'autres promesses ont été faites par Gary de la Rosa. Le PDG s'est engagé à revenir à la mi-juillet, pendant une semaine, pour faire un point sur l'embauche d'un directeur administratif et financier et pour "une réorganisation en interne". Par la suite, il devrait également revenir en Guyane tous les deux mois pendant 10 jours.
Enfin, dernier élément obtenu par les grévistes : le paiement des jours de grève. "Ils ont travaillé pendant les jours de mobilisation pour être prêts à livrer des camions dès la fin de la grève", affirme le représentant du personnel. Les salariés auraient notamment travaillé de nuit. C'est cette poursuite du travail qui leur aurait permis d'être opérationnels pendant la suspension du mouvement (du 14 au 20 juin), période à laquelle ils ont battu des records de vente.
Enfin, notez que dans un communiqué, la Fédération Régionale du Bâtiment et des Travaux Publics (FRBTP) de Guyane estime que : "après 15 jours de conflits [au sein de la société Argos], ce sont 130 000 heures de production perdues et une perte d'exploitation cumulée estimée entre 15 et 20 millions d'euros" pour les entreprises du BTP. Selon la fédération, les sociétés les plus fragiles "ne s'en remettront probablement pas".