Forte augmentation de la vente de farine de manioc dans les marchés agricoles en Amapa en 2024

Sacs de produits fabriqués à partir de manioc comme le tapioca, la farine goma et couac (farine ou semoule) présenté sur un marché
La vente du manioc et surtout de ses dérivés reprend de plus belle selon la presse amapaense. Pour exemple, en 2024, la production de farine de manioc a augmenté de 29,33% générant des bénéfices de l’ordre de 6,6 millions de reais dans les foires agricoles de Macapà et Santana.

Dans l’état du nord de l’Amazonie, le manioc demeure une ressource agricole de premier plan. Les dérivés de la racine sont nombreux, le tapioca, la semoule appelée couac en Guyane et surtout la fameuse goma ou farine utilisée couramment dans la cuisine brésilienne.

Une importante augmentation de la production de farine de manioc

Selon des chiffres du Secrétariat au Développement Rural en Amapa, il y a eu pour 2024 une envolée des ventes de farine de manioc dans les foires agricoles de l’état. De 597,03 tonnes de farine vendues en 2023, on est passé en 2024 à 759,18 tonnes vendues. Sur les marchés de Macapa et Santana. Comme on peut le constater l’augmentation des ventes ce produit fabriqué à partir du tubercule manioc démontre à quel point il est essentiel dans l’alimentation des populations.
Durant l’année 2024, souligne le journal Seles Nafes, les produits dérivés du manioc se retrouvent en bonne place sur tous les étals des marchés agricoles et la farine s’avère être l’aliment le plus acheté.

Les recherches sur la maladie « balai de sorcière » qui ravage le manioc se poursuivent

Pourtant la production de manioc, aliment de base des populations dites indigènes a connu un fort ralentissement depuis 2022 en Amapa en raison d’une maladie surnommée « balai de sorcière » due à un champignon. On se souvient qu’en juillet 2023, l’état d’Amapa avait placé par décret les plantations de manioc des villages indigènes en état d’urgence sanitaire. Une aide fédérale avait même été demandée à Brasilia pour lutter contre les ravageurs.

Les plantations de manioc de cinq communes Tartarugalzhinho, Pracuùba, Amapa, Calçoene et Oiapoque sont particulièrement touchées par ce champignon responsable de la maladie du manioc, Ceratobaidium theobromae. L’état amapaense représenté par l’Embrapa (Unité de recherche écorégionale du nord de l’Amazonie) travaille avec des chercheurs allemands de l’Institut Leibniz, référence mondiale en maladie des plantes. Au mois de décembre 2024, une mission est venue sur place afin d’évaluer les symptômes de la maladie pour les comparer à ceux qui affectent le manioc en dehors du Brésil.
Le champignon responsable, le Ceratobasidium theobromae a été principalement détecté sur le territoire d’Oiapoque, ville frontière avec la Guyane, et pour l’instant ne se retrouve pas dans d’autres régions du Brésil.

En Guyane, où sévit aussi ce champignon ravageur, le Cirad (Centre de coopération international de recherche agronomique pour le développement) missionné par la Collectivité Territoriale de Guyane a identifié cette maladie du manioc nommée Cassava Witch Broom Diseases (CWBD). La coopération depuis un an avec le Brésil est active afin de lutter contre la propagation du champignon pathogène Ceratobasidium sp.
Un projet surnommé sanimanioc consiste à former les producteurs de manioc aux bonnes pratiques pour éviter la prolifération de la maladie.