Des témoignages forts. France Assos Santé Guyane, dans un communiqué diffusé le 14 juin, dénonce des cas de maltraitance dans la prise en charge des femmes au pôle mère-enfant du centre hospitalier de Cayenne. "De trop nombreuses femmes sortent traumatisées de leur parcours de soins", lit-on.
Les événements relevés seraient survenus à plusieurs étapes du parcours des patientes : accueil et prise en charge aux urgences gynéco-obstétriques, actes de chirurgie ambulatoire, accouchements, annonces de diagnostics prénataux et post-accouchement, annonce de décès de nouveau-nés et traitement des corps des enfants mort-nés.
Propos désobligeants et examens sans consentement
Elles auraient subi des atteintes à l’intégrité physique et des maltraitances du quotidien se traduisant par des "propos vexatoires, des jugements dévalorisants, des examens médicaux réalisés sans information préalable ni consentement". Ici, des exemples cités par France Assos Santé Guyane :
"Votre tête est dure, il fallait vous raisonner" [après un examen gynécologique non consenti] ; "en tout cas ce qui est sûr, c’est que votre bébé n’est pas comme tout le monde" [à une patiente de la maternité] ; "si je veux, je vous le retire [le fœtus]" [lors d’une consultation gynécologique].
Le communiqué évoque également : une mère qui dénonce l’erreur commise dans l’annonce d’un diagnostic alarmant pour son nouveau-né, des pressions médicales faites pour la réalisation d’amniocentèses, le décès d'un enfant après une trop longue attente d’un diagnostic (délivré sans empathie) ou encore devoir faire le deuil de son enfant sans avoir vu son corps.
Une proposition de loi pour reconnaître et sanctionner ces violences
Ces dernières années, de nombreux cas de violences gynécologiques et obstétricales faites aux femmes ont été révélés. Le mouvement #PayeTonUtérus, lancé sur Twitter en 2014 par une étudiante, avait permis de récolter des milliers de témoignages.
Le 8 mars 2023, une proposition de loi visant à reconnaître et sanctionner les violences obstétricales et gynécologiques et à lutter contre ces violences faites aux femmes, portée par la députée LFI Sophia Chikirou, a été déposée à l'Assemblée Nationale.