A deux mois et demi des Jeux Olympiques de Paris (26 juillet au 11 août) le staff de Gémima Joseph n’a toujours pas bouclé le budget de la préparation de de l’athlète guyanaise en partance actuellement pour la Jamaïque pour une semaine de stage avec l’entraîneur d'Usain Bolt et de compétitions.
Une cagnotte clôturée avant l'heure
Gaëtan Tariaffe , l’un des deux coaches de la sprinteuse se trouve encore sur la corde raide à quelques heures de son départ pour la Jamaïque :
« Nous allons clôturer la cagnotte de 5000 euros car nous avons besoin de disponibilités, deux entreprises guyanaises nous ont fait des promesses de financement à hauteur de 5000 et 8000 euros et nous attendons toujours les subventions des collectivités. Nous devons faire des réservations, nous avons dû annuler deux stages et avons conservé celui de la Jamaïque qui est prévu jusqu’au 15 mai. Gemima va courir le 11 mai sur 200 m au meeting international de la Jamaïque avec les meilleures mondiales. Nous serons à l’université de Kingston. »
Tout de suite après, l’athlète est attendue pour le meeting international de la Martinique le 18 mai. Un programme dense qui va se poursuivre en France pour préparer les championnats d’Europe qui ont lieu à Rome en Italie du 7 au 13 juin puis retour dans l’hexagone pour les championnats de France élite du 28 au 30 juin à Angers.
Dès le 1er juillet la team Gemima Joseph se consacrera pleinement à la préparation des Jeux Olympiques.
Le nœud gordien de cette trajectoire demeure le financement de ces derniers mois avec un budget réduit de moitié et descendu à 80 000 euros. Pour la Jamaïque le paiement des 10 000 euros sera effectué en plusieurs fois.
Un système fédératif français contraignant pour les athlètes d’outre-mer
Alors que les ultra marins brillent et se retrouvent très souvent sur le devant de la scène, les conditions de préparation ne sont pas optimales pour eux. Si Katia Benth et Gaëtan Tariaffe ont voulu démontrer avec succès qu’il était possible d’atteindre l’excellence en se préparant à domicile loin des structures officielles, le prix à payer reste élevé dans tous les sens du terme. Leur ambition était de permettre à leur athlète d’e se confronter meilleurs mondiaux et de s’entrainer pour cela avec eux dans la Caraïbe et aux Etats-Unis. Une stratégie qui visiblement a porté ses fruits. Mais dans ce schéma, la fédération française d’athlétisme ne peut pas suivre et apporter plus que les 3000 euros versés à l'athlète. Il existe en France des structures pour se préparer pour les jeux olympiques. Les athlètes français sont tenus d’intégrer les pôles officiels affiliés et d’y suivre les programmes des entraîneurs qui y sont affectés.
C’est une problématique générale maintes fois posée, celle de l’existence officielle d’un lieu de préparation labellisé FFA aux Antilles-Guyane qui permettrait aux athlètes de rester chez eux et de continuer à travailler dans un environnement américano caribéen très compétitif.