Le Grand Conseil Coutumier refuse, en l’état, l'application du permis de chasse en Guyane

Le Grand Conseil Coutumier refuse, en l’état, le permis de chasse qui ne distingue pas la chasse et la pêche de loisirs de la chasse et de la pêche traditionnelle et de subsistance. Il a écrit un courrier au 1er ministre pour réclamer un permis qui tienne compte des réalités culturelles. 

 
Cette semaine, les membres du conseil ont écrit au 1er ministre pour lui exposer leurs arguments sur le permis de chasse qu'ils jugent inadapté aux réalités locales. Ils ont rappelé dans ce courrier que les populations Amérindiennes et Bushinengue représentent un tiers de la population Guyanaise et que la plupart de ces personnes pratiquent encore la chasse et la pêche traditionnelle. Ces populations sont un exemple de pratiques respectueuses de l’environnement et de la biodiversité et que la chasse fait partie de l’identité des populations et de la transmission de la culture.
 

Le Grand Conseil Coutumier fait aussi des propositions

Le Grand Conseil regrette de ne pas avoir été consulté, pour l’élaboration du permis de chasse et qu’aucune étude d’impact sur les modes de vie traditionnelle n’ait été menée. Mais au-delà de ces constats, le Grand Conseil fait des propositions. Il rejette en l’état le permis de chasse, mais n’écarte pas l’idée d’une réglementation de la circulation des armes à feu. Il demande un renforcement des droits exclusifs sur les territoires des autochtones, la mise en place d’un délit d’infraction de chasse par autrui sur leurs terres.
Le permis doit être gratuit pour les autochtones et les populations doivent rester maîtresses de l’apprentissage de la chasse aux plus jeunes, dans le respect des traditions.
Christosphe Yanuwana Pierre, vice président du Grand Conseil Coutumier rappelle qu'il n'y a pas d'opposition à un permis mais tel qu'il se présente actuellement ce permis est inadapté. 

"... là avec le permis de chasse, nous sommes dans un processus de régression des droits alors que, nous même, nous luttons les populations amérindiennes et bushinengues pour une avancées de nos droits et là nous sommes typiquement dans une régression de droits..."

Christophe Yanuwana Pierre dans Mayouri info

Le 25 juin se tiendra à Paris une commission mixte députés et sénateurs sous la tutelle de la députée Barbara Pompili qui devra trancher sur le permis de chasse en Guyane. Christophe Yanuwana Pierre rappelle qu'elle devra tenir compte du courrrier du 1er ministre au mois de février qui se prononçait pour un renforcement des droits des autochtones.  

"On ne veut pas de régression des droits, on lutte pour plus de droits donc on ne tolèrera pas qu'on perde des droits et qu'on criminalise notre culture."

Christophe Yanuwana Pierre dans Mayouri info