Grève nationale des greffiers : les fonctionnaires du Tribunal Judiciaire de Cayenne disent "stop au mépris"

Les greffiers en grève au Larivot
Ils demandent une meilleure revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail. Les greffiers de toute la France protestent ce 3 juillet 2023 contre un projet de revalorisation salariale. Selon eux, les annoncent faites par le ministre de la Justice ne sont pas à la hauteur de leur travail. En Guyane, les professionnels ont répondu à l’appel à mobilisation.

C'est un mouvement national. Les greffiers de France sont mobilisés ce lundi 3 juillet pour s'opposer au projet de revalorisation salariale présentée par le Ministère de la Justice. Elle comprend notamment de nouvelles grilles indiciaires. Ces dernières permettraient une augmentation de leurs salaires, mais réduiraient l’ancienneté des fonctionnaires.

Ce matin, ils étaient plusieurs dizaines de professionnels réunis devant le Palais de Justice du Larivot. Il y avait essentiellement des greffiers, mais également des directeurs de service et des adjoints administratifs de greffe (eux aussi concernés par le projet). Ils portaient les mêmes slogans : "Stop au mépris", "Injustice dans la Justice" ou bien "Pour un statut et une rémunération à la hauteur de mes fonctions".

Piquet de grève au Palais de Justice du Larivot

« On n'a pas la hausse de salaire qu'on devrait mériter »


Louis Morel est greffier au Tribunal pour Enfants de Cayenne depuis 2019. "On s'est tous mis en grève pour dénoncer nos conditions de travail, pour dénoncer notre salaire", débute-t-il. Ses confrères et lui estiment que leur rémunération actuelle (à partir de 1 770€ par mois selon le Ministère de la Justice) est insuffisante. "On n'a pas la hausse de salaire qu'on devrait mériter", dit-il. En ajoutant : "certains collègues gagneraient environ 15€ par mois mais perdraient un échelon."

Les adjointes administratives mobilisées le 3 juillet en Guyane

Les adjoints administratifs sont, eux aussi concernés et mobilisés au Larivot. "On va changer d’échelon, mais on va perdre des points", nous explique Michelle Véronique. "C’est-à-dire que quand vous aurez deux ans d’ancienneté, vous serez considéré comme quelqu’un qui a une année", détaille-t-elle. "Les points et les échelons vont avec le salaire. C’est-à-dire que selon votre échelon et votre ancienneté, votre salaire augmente ou non [...] Aujourd’hui c’est ça, et demain ça peut encore changer et on perdra de l’argent", conclut l’adjointe.

« Sans les agents du greffe, on n’existe pas »

D’autres grévistes sont là pour soutenir leurs collègues. C’est le cas d’Aurélie Fauteur, directrice des services pénaux. "Je suis mobilisée aujourd’hui en soutien et en solidarité avec les greffiers parce que sans les agents du greffe, on n’existe pas, je sers à rien", dit-elle. "Aujourd’hui, ils ont des conditions de travail dégradées et une rémunération qui n’est pas à la hauteur de leur travail", confirme la directrice.

Aurélie Fauteur, directrice des services pénaux, soutient ses collègues greffiers

Notez que des audiences ont été renvoyées et que certains services sont à l'arrêt car "sans greffier, il n'y a pas de justice", rappelle Louis Morel. La mobilisation pourrait être reconduite "au moins sur la journée de demain", dit le greffier. Tout cela dépendra de l'évolution du mouvement qui se tient dans l'Hexagone.