Le cours de l’or est actuellement au plus haut. Au 8 mars 2022, le kilo d’or est à plus de 59 mille euros. Cela représente une hausse de 17% en un mois. Cette évolution est l’une des conséquences de la guerre en Ukraine, débutée le 24 février, l’or étant une valeur refuge en temps de crise. C’est, en soit, une bonne nouvelle pour les affaires des opérateurs miniers.
Un effet compensateur par rapport aux prix du carburant
"Dans le même temps, le cours du pétrole a beaucoup plus augmenté que le cours de l’or et nous sommes de très gros consommateurs de diesel", indique Benoit Boulhaut, vice-président de la Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane. La hausse du prix de l’or ne représente pas plus de bénéfice pour les opérateurs miniers. Toutefois, elle assure un équilibre par rapport aux dépenses en carburant des opérateurs.
Ça permet de pérenniser nos sociétés, nos emplois dans un contexte économique qui va se dégrader, qui l’était déjà par rapport au Covid, et qui va s’empirer avec le coût des transports qui vont augmenter pour l’ensemble des acteurs économiques de la Guyane, de France et du monde.
Benoit Boulhaut, vice-président de la Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane
Une crainte par rapport à l’orpaillage illégal
La Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane (FEDOM-G) craint une augmentation de l’orpaillage illégal en raison de ce phénomène économique. "La hausse [du prix] de l’or va forcément faire un appel d’air à de nombreux clandestins", estime Benoit Boulhaut. De plus, ces personnes ne ressentent pas l’augmentation des prix du carburant comme en Guyane "sachant qu’ils s’approvisionnent à l’étranger", précise le vice-président.
L’impact de la hausse du cours de l’or, si ça se confirme, va faire que les clandestins présents sur le territoire vont engranger un budget de 80 millions d’euros, soit plus que le budget HARPIE sur une année […] ça veut dire qu’on est sur, à peu près, 600 millions d’euros de chiffre d’affaires pour l’activité illégale, dont une augmentation de 80 millions d’euros si ça se pérennise sur un an. C’est extrêmement préoccupant.
Benoit Boulhaut, vice-président de la Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane