L’Institut Guyanien pour la Démocratie (CGID) demande à la justice de rejeter le vote de censure du 21 décembre 2018 contre le gouvernement de coalition APNU + AFC. Selon le CGID, le vote du député Charrandas Persaud (exilé depuis au Canada) était inconstitutionnel.
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Le gouvernement de coalition (APNU-AFC) à la tête du Guyana depuis mai 2015 a reçu un allié de poids pour tenter de se maintenir au pouvoir. Celui de l’Institut Guyanien pour la Démocratie. Dans un premier temps le Président David Granger et son Premier Ministre Moses nagamootoo avaient accepté la défaite, mais des Ministres et des spécialistes du droit passent au peigne fin tous les aspects de la constitution pour démontrer que le vote est illégal.
Le CGID estime également qu’il faut absolument respecter la volonté du peuple exprimée lors des élections de 2015.
Sur le plan strict du droit, L’Institut Guyanien pour la Démocratie s’appuie sur des articles de la constitution qui auraient été violé et qui rendent le vote du député Charrandas Persaud inconstitutionnel.
La Constitution violée ?
Le député de l'AFC Charrandas Persaud, avait voté avec le PPP (opposition dirigée par l’ancien Président Barrat Jagdéo) pour la motion de défiance vis-à-vis du gouvernement à cause de la mauvaise gestion selon lui, du dossier du pétrole. Pour justifier sa position, L’Institut Guyanien pour la Démocratie se réfère à la constitution guyanienne qui interdit à un membre du Parlement de voter contre la liste de son parti, s’il ne le déclare pas au préalable son intention « par écrit au Président de l’Assemblée Nationale ». Un autre article précise que si un membre déclare son intention de voter contre son propre parti, il cesse immédiatement d'en être membre et doit être immédiatement expulsé du Parlement.
Charrandas Persaud n’a pas déclaré son intention de voter contre la liste de son parti ni pour une autre liste. Ses manquements ont enfreint le règlement. Son vote est donc illégal et doit être annulé selon le CGID. Il aurait également dû être expulsé de l’Hémicycle par le Président, conformément à la loi.
Une enquête judiciaire est ouverte pour corruption
Charrandas Persaud est par ailleurs accusé d’avoir a violé un autre article de la Constitution. Celui-ci qui stipule selon le CGID que, « Nul ne peut prétendre à l’élection comme membre de l’Assemblée nationale s’il est étranger ou s’il a une double nationalité. Or, il s’avère que Charrandas Persaud est aussi un citoyen canadien. Il n’aurait donc jamais dû être élu député du Guyana.
Outre les proches de Granger, les observateurs de la chose politique au Guyana n’hésitent plus à affirmer que Charrandas Persaud à perçu une forte somme d’argent pour voter contre son parti. L’opposition (PPP) est directement montrée du doigt, de même que des personnalités du monde des affaires qui auraient œuvré pour renverser le gouvernement.
Le fait de corrompre un membre du Parlement est un crime selon la loi sur les infractions pénales au Guyana. La police a ouvert une enquête pour corruption déloyale.
Quant au Premier ministre, Moses Nagamootoo, il demande aux autorités judiciaires de clarifier rapidement la situation et salue la décision du président de l’Assemblée nationale, Barton Scotland, qui avait recommandé de saisir la Cour de justice pour sortir le Pays de cet imbroglio politico-judiciaire sur fond de pot-de-vin.
Le Chef du Gouvernement a déclaré que « les Ministres resteraient en place et s'acquitteraient de leurs tâches normalement jusqu'à ce qu'une décision judiciaire soit rendue ».