L'amphithéâtre de l'université de Guyane, a fait salle comble. Des étudiants, des retraités, des professeurs, au centre de toutes les attentions, Mireille Badamie Ho-Sak-Wa.
Cette doctorante a toujours été fascinée par les perles. Un art, de la confection des parures, qu'elle apprend depuis sa plus tendre enfance. Devenue adulte, sa fascination pour ces parures, ne faiblit pas. Histoire, trésor patrimonial, esthétique, elle est convaincue que toute la richesse des perles, devrait être révélée au grand jour.
Je pense que c’était important, que cela soit une personne de la communauté amérindienne qui prépare cette thèse. On peut expliquer, ce qu’est la perlerie avec des termes académiques de la langue française, mais y incorporer la pensée amérindienne, c’est fondamental. Pour apporter ce regard particulier. Expliquer la complémentarité des concepts, les mettre en parallèle, les concepts autochtones et occidentaux. Trouver le juste milieu pour pouvoir parler de cette perlerie amérindienne.
Mireille Badamie Ho-Sak-Wa
Au-delà de la beauté, la symbolique de la perlerie
Mireille Badamie Ho-Sak-Wa, revient sur le fait qu'avant la “perlerie amérindienne“, les parures étaient faites de graines, et de produits issus de la nature.
Dans sa thèse, elle explique que la perlerie est liée, à l'apport colonial, mais qu'il y aura, réappropriation, et sublimation de ces perles. Ces parures seront empreintes de symboles. Des symboles artistiques, esthétiques, anthropologiques, syncrétiques sont évoqués pour cet art de la perlerie.
il y a une partie symbolique, et rituelle, de la perlerie amérindienne. Les femmes, les hommes, portaient des parures lors des cérémonies. Il existe des motifs traditionnels, les colliers peuvent être porteurs de messages
Mireille Badamie Ho-Sack-Wa
La perlerie entre tradition et modernité
L’un des points importants de ma recherche, c’est mon immersion chez les femmes, qui réalisent cet art de la perlerie. Elles ont vraiment des doigts de fées. J’ai vraiment voulu mettre en avant avec ma thèse, ces femmes qui ont fait de la perlerie un véritable métier. Pour moi, ce sont des femmes artistes, qui réussissent à allier, perlerie traditionnelle, et modernité. Elles sont conscientes qu’il faut qu’elles s’adaptent, mais elles sont également convaincues qu’elles doivent également garder l’authenticité de la perlerie.
Mireille Badamie Ho-Sack-Wa
La perlerie amérindienne de la Guyane au Canada
L'un des directeurs de la thèse de Madame Mireille Badamie Ho-Sack-Wa réside au Canada.
Pierrot Ross Tremblay, est membre de la Première Nation des Innus Essipit, professeur à l'institut de recherches et d'études autochtones, de l'université d'Ottawa. Il l'a rencontrée en 2018, lors d'une conférence dans la ville de Laval. Il a un avis bien tranché, sur la soutenance de cette thèse.
J’ai trouvé Dr Badamie très éloquente, et son invocation des Ancêtres très courageuse. J’ai aussi trouvé impressionnant la manière dont elle a honoré les siennes, les femmes l’ayant soutenu. Les Aînés ayant contribué à sa recherche et les artisanes qui portent une intelligence culturelle et spirituelle exceptionnelle, souvent non accessible au public. Par expérience, je peux témoigner que ce qu’a fait Dr Badamie est très difficile, étudier sa propre communauté est un grand défi, et les chercheurs et universitaires non autochtones, comprennent généralement très mal l’aspect relationnel et les obligations relationnelles qui découlent de notre démarche.
Pierrot Ross-Tremblay Professeur à l'institut de recherches et d'études autochtones de l'université d'Ottawa
Elle compte retourner dans la province québécoise, afin de présenter sa thèse sur la perlerie, et qui sait en profiter pour étudier la perlerie amérindienne canadienne.
Autre projet de Mireille Badamie Ho-Sack-Wa, travailler avec les chercheurs du laboratoire MINEA (migration interculturalité, et éducation en Amazonie) de l'université de Guyane.
Etudes sur le patrimoine matériel et immatériel amazonien, responsable de cet axe 2, Madame Monique Blerald.
Mireille Ho-Sack-Wa Badamie, au terme des délibérations du jury est devenue Docteure de l'université de guyane en Lettres et Sciences Humaines, Spécialité“Langues et Cultures Régionales“ avec les félicitations du jury.
Les directeurs de recherche: Mme Monique Blerald, professeure des universités, en Langues et Cultures Régionales, à l'université de Guyane.
Monsieur Pierrot Ross Tremblay, professeur des universités en sociologie, à l'Institut de recherche et. d'études autochtones (IREA), à 'université d'Ottawa, Canada.