Le kinkajou, avec son pelage laineux, et ses deux grands yeux globuleux, passe ses journées à dormir.
Si sa dentition, le classe dans l’ordre des carnivores, le kinkajou, se nourrit principalement de fruits, de fleurs, de nectar de pollen. Un mammifère, nocturne, très peu étudié. Pour réussir à découvrir, l’importance du kinkajou dans la biodiversité guyanaise, une équipe du Museum national d’Histoire naturelle, a mené l’enquête, et a réalisé une étude riche en enseignements.
Analyser l’impact d’une route nationale, et découvrir… le kinkajou
Une étude, pour analyser, l’impact de l’ouverture d’une route nationale, sur la diversité de la faune. La zone choisie, la section entre Régina, et Saint-Georges de l’Oyapock. Sur cette route, ce n’est pas moins de 11 corridors écologiques, ce dispositif naturel, pour améliorer le passage de la faune sauvage, de part et d’autre de la route.
L’équipe, composée de chercheurs et de grimpeurs, a disposé des pièges photographiques, dans la canopée, sur une dizaine d’arbres « yayamadou montagne ». Il en ressort, un élément fondamental, au cours de la saison de fructification, les « appareils espions » ont pu révéler, la fréquence élevée du kinkajou. L’équipe de recherche Du Museum national d’Histoire naturelle, et les arboristes de société Hévéa, concluent que:
La diversité des espèces de fruits qu’il consomme, invite en effet à le considérer, comme un important disséminateur de graines, complémentaire d’autres animaux, également disséminateurs, mais de plus grande taille en forêt guyanaise.
Seguigne, Coutant, Picart, Bouton, Guilbert, ForgetMuseum d'Histoire naturelle
La taille des graines dispersées par les animaux frugivores observés dans les yayamadou-montagne suggère ainsi que le Kinkajou, pourtant de faible poids -2-5 kg), peut compenser la perte des autres vertébrés frugivores plus gros et diurnes (5-10 kg) de la canopée.
Seguigne, Coutant, Picart, Bouton, Guilbert, Pierre-Michel Forget
La technologie, pour réussir à étudier le kinkajou
Pour étudier, le kinkajou, les appareils photos sont indispensables. Une pratique scientifique de collectes de données, bien rôdée. Dès 2019, plusieurs chercheurs et grimpeurs, du Museum, et de la société Hévéa, ont installé ces appareils. Les données acquises ont été analysées au sein de l’équipe ECOTROP, de l’unité de recherche MECADEV Museum-CNRS.
Pour Pierre-Michel Forget,
les kinkajous, peuvent compenser le singe kwata ou singe araignée qui disparaît dans les forêts perturbées à cause de la chasse et de l'exploitation des arbres,dont ils se nourrissent. Le kinkajou est de taille comparable (2-5 kg) au singe capucin ou sapajou (3 kg), mais plus petit que les kwata et singes hurleurs (8-10 kg). Aussi, le kinkajou ne peut pas disperser les plus grosses graines > 30 mm de longueur. il pourra cependant disperser un grand nombre d'espèces de plantes avec des graines de tailles comprises entre 10 et 20 mm de longueur comme les singes kwatas.
Pierre-Michel ForgetProfesseur, d'Ecologie Tropicale du Muséum National d’Histoire Naturelle
Importance de cette étude du kinkajou
Ces informations récoltées lors de l’étude, sont fondamentales, pour la conservation. La Guyane se trouve dans un contexte d'anthropisation croissante, (modification d’un milieu naturel par les activités humaines). La demande de bois est forte, la compensation de la dispersion des graines par les petits frugivores est très précieuse pour la régénération des forêts.