Haïti ravagé par l'insécurité. Les assauts répétés d'un gang contre les habitants d'un quartier de la capitale, Port-au-Prince (Haïti), ont fait au moins 30 morts dont deux policiers, quatre disparus et plus d'une dizaine de blessés, d'après le bilan provisoire du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), jeudi 17 août.
Le groupe criminel à l'origine de l'attaque, dirigé par Renel Destina (ou Ti Lapli), a pillé et incendié des maisons dans le quartier de Carrefour-Feuilles, stratégique pour les gangs. Des victimes ont été tuées à l'arme automatique. Une habitante a confié à l'AFP avoir perdu sa mère, son beau-père, son fils de 18 ans, deux sœurs et un frère dans ces attaques.
Depuis le début de la semaine, ces violences ont provoqué la fuite de plus de 5 000 personnes selon Jerry Chandler, directeur général de la Protection civile haïtienne. Ils ont quitté Carrefour-Feuilles à pied, à moto ou entassés dans des voitures, certains essayant d'emporter une poignée d'affaires personnelles, une valise sur la tête ou des matelas sur le toit de la voiture. Parmi eux se trouvaient "des femmes, des enfants, des vieillards", a expliqué Jerry Chandler.
Les bandes armées contrôlent 80% de Port-au-Prince
Ces milliers de déplacés ont trouvé refuge dans des établissements scolaires ou dans un centre sportif, d'autres dans la rue, avec ou sans tentes de fortunes pour s'abriter. Les autorités ont annoncé jeudi avoir commencé à distribuer des plats chauds et de l'eau potable aux sinistrés.
Haïti est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire et politique, qui a renforcé l'emprise des gangs. Ces bandes armées contrôlent environ 80% de la capitale haïtienne et les crimes violents sont fréquents.