Ces toiles traduisent la façon dont Herman Bleï voit aujourd’hui le monde : une fusion des énergies qui donne naissance à ce que nous sommes. La peinture mais aussi la sculpture permettent à l’artiste de s’exprimer mais cette 3ème exposition est beaucoup plus intime, elle montre sa nouvelle vie spirituelle :
« L’énergie dans son ensemble est unique mais exprimé de manière différente à travers chaque forme. Les arbres, c’est la même énergie qui nous fait vivre qui fait aussi vivre l’arbre mais sous une autre forme… »
Ce discours, Herman Bleï n’aurait pas pu le tenir, il y a quelques années. Il a été prêtre pendant 13 ans avant de démissionner en 2020.
À la Cité Bonhomme, l’une des églises dont il était le curé, conserve, encore, certaines de ses fresques. L’autel dont il a fait la sculpture est également intact. Intact aussi, l’amour à son égard de certains de ses anciens paroissiens.
L’ordination du 1er prêtre catholique bushinengue, en 2007 à Saint-Laurent, fut un événement retransmis en direct à la télévision. Serge Némouthé avait à l’époque fait le déplacement avant de retrouver le Père Herman plus tard dans l’église de son quartier :
« Quand il est venu à Bonhomme tout le monde était content et a adhéré à ce prêtre… »
Herman Bleï est heureux de ce soutien mais regrette de ne pas pouvoir faire découvrir ce qu’il est maintenant.
Car aujourd’hui, à 51 ans, Herman Bleï ne croit plus en ce qui lui a été enseigné au séminaire durant 9 ans.
Il cherche des réponses et suit l’enseignement de l’Ecole initiatique africaine Kimuntu, créée en 2007 dont les principes sont à l’opposé de l’enseignement de la Bible.
«Tout ce qui est écrit dans ce livre, c’est de l’arnaque alors que ce que vous expérimentez dans la nature que vous définissez comme mauvais ou bon, c’est votre expérience. Ce n’est pas quelqu’un qui viendra vous le dire... cette école permet à chacun de découvrir le divin qu’il a en lui ou en elle et de vivre selon les règles de sa divinité intérieure… »
Herman Bleï ne regrette rien de ses années de prêtrise. Depuis un an, il est technicien polyvalent au Service technique de la mairie de Rémire-Montjoly. Ce métier lui permet de s’adonner à sa passion, la peinture.