"Il n'y aura pas de prochain lancement Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais"

L’avenir du spatial en Guyane est toujours incertain, compte tenu de l’indisponibilité de Soyouz et Ariane 6 alors que Ariane 5 arrive en fin de vie. Les lancements se font rares, l’activité est en baisse et l’inquiétude règne même au plus haut niveau local.

Depuis 2017 et ses 11 lancements, la cadence est régulièrement en recul au Centre Spatial Guyanais. Cette année 2022, on ira tout au plus à six vols et pour cause. "Soyouz, c'est terminé", confirme Stéphane Israel, président exécutif d'Ariane Space. Et de poursuivre : "Il n'y aura pas de prochain lancement Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais. Le contexte géopolitique a stoppé net cet coopération".

Nouvelle réduction des effectifs à venir

Voilà qui tombe mal, il ne reste plus que deux Ariane 5 à lancer. Véga C, la version un peu plus puissante du petit lanceur italien doit confirmer le succès de son vol inaugural le 20 décembre prochain, après - là aussi - près de trois ans de retard. Tout comme Ariane 6, attendue après la fin 2023.

Il va falloir s’armer de patience et de résilience. Qui dit baisse de cadence, dit réduction d’activité... et peut-être baisse de personnel. Depuis trois ans, le CSG  a réduit d’une centaine d’emplois ses effectifs. L’arrivée d’Ariane 6 devrait accélérer cette réduction. Cela, forcément, inquiète certains élus.

Faire émerger d'autres filières en Guyane

Il va falloir que le spatial en Guyane se préserve, mais que la Guyane aussi se préserve des conséquences d'un spatial qui irait vers une dégradation et que l'on puisse diversifier le champs économique sur le territoire pour faire émerger d'autres filières.

Gabriel SERVILLE, président de la Collectivité Territoriale de Guyane

Voilà des décennies que l’idée fait son chemin mais à ce jour, aucune autre industrie ne semble prendre le relai. Le spatial représente près de 13 % du PIB de Guyane. Reste que les Européens n’ont pas le choix, il faut conforter leur accès à l’espace.

"Il faudra monter en puissance"

C'est vrai, nous aurons sur la base une cadence de tir qui va être légèrement diminuée dans les deux ou trois années à venir. Mais ensuite, faudra monter en puissance, donc il faudra rendre cette base encore plus flexible, faudra la rendre encore plus numérique et encore plus durable.

Daniel NEUENSCHWANDER, directeur du transport spatial à l'Agence Spatial Européenne (ESA)

A Paris, lors du dernier conseil ministériel, les décideurs ont renouvelé l’enveloppe de 600 millions pour la maintenance du CSG. Reste qu’ici, l’activité demeure le véritable indicateur de bonne santé.