Ces deux entrepreneurs associés créateurs de l'entreprise Ile de Roses sont issus du domaine de l’insertion.
Valoriser des compétences locales
Eyram Atabuatsi s’occupait de l’insertion les demandeurs d’emploi pour la création d’activités et Steffy Séné d’insertion des demandeurs d’emploi par l’emploi. Durant cette expérience professionnelle, ils ont souvent fait le constat d’une sorte de gâchis de certaines compétences explique Steffy Séné : « De nombreuses personnes ont des compétences dans le domaine du textile, de la couture et de la mode. Des compétences pas forcément valorisées sur le territoire par manque de débouchés. Par ailleurs, des jeunes sont formés aux lycées Melkior et Garré de Cayenne, Elfort de Mana mais après leur cursus sont souvent obligés de se reconvertir ou de quitter le département pour poursuivre dans ce domaine. »
Cela a conduit ces jeunes entrepreneurs à se demander s’il n’y avait pas quelque chose à faire pour que ces compétences ne se perdent pas et servent au territoire local.
Un secteur d’activité d’avenir
Leurs activités ont donc démarré sous la forme associative pour tester la faisabilité du projet. Cela a bien fonctionné et ils ont obtenu des soutiens des collectivités comme des usagers. Cela leur permet, quelques mois après la création officielle de l’entreprise, d’envisager pour 2022, l’embauche d’une équipe locale pour répondre à la demande des professionnels et d'une clientèle privée qui souhaite de plus en plus consommer localement. Ile de Roses a fabriqué depuis le début de la pandémie covid 5000 masques pour les collectivités et entreprises. Il existe une dizaine de points de vente en Guyane et trois en Martinique.
La clientèle s’étoffe petit à petit et cela a permis de développer la fabrication d’autres produits consacrés à l’hygiène féminine. Dans cette gamme on retrouve des protections lavables et des culottes menstruelles distribuées dans les pharmacies et marchés bio.
Ces produits sont fabriqués avec des tissus normés qui permettent d’éviter les allergies. Steffy Séné précise : « notre démarche locale est à la fois écologique et économique. Elle permettra des embauches sur le territoire, nous voulons que la main-d’œuvre soit d’ici. Nous voulons vraiment développer l’insertion des jeunes par le biais de cette activité… Nos produits bien-être de la marque MOOÏ UMA profitent à la santé car ils évitent des maladies liées à la toxicité de certains textiles. »
Ces entrepreneurs ont réussi à développer des partenariats, un réseau de distribution qui leur permet de faire grossir leur activité et d’en tirer pour eux-mêmes un revenu correct. Ces jeunes entrepreneurs guyanais croient fermement au développement de l’activité locale dans ce secteur du textile. Leur démarche est une illustration des nouveaux modes de consommation moins compulsifs et davantage respectueux des ressources naturelles.
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