Des centaines de personnes
Chaque jour ou presque, les migrants étaient débarqués au bord du Mahury à la tombée de la nuit, sur le dégrad de la Levée à Matoury. Pendant au moins un an, des centaines de personnes ont été amenées clandestinement en pirogue. Un voyage depuis le Brésil, sur l’Oyapock puis en mer, jusqu’à l’île de Cayenne. A bord, des migrants haïtiens, dominicains, et surtout brésiliens, venus travailler en Guyane, notamment dans l’orpaillage illégal… Une filière bien organisée…Renaud Gaudeul, procureur de la république à Fort de France
« Ce sont d'abord des individus qui étaient en Guyane pour assurer la base logistique. Il y avait aussi ceux qui servaient au convoyage. Enfin des prostituées étaient acheminées par ce même réseau »
Un QG bien surveillé
Le réseau faisait aussi entrer des migrants par la route de l’est…Son QG se trouvait au « PK6 », un village clandestin à Kourou, dans un logement protégé par des caméras de surveillance. Arrêtées la plupart le 13 novembre dans six communes (Saint Georges, Cayenne, Matoury, Macouria, Kourou, Sinnamary), onze personnes d’origine Brésilienne ont été placées en détention. Parmi les saisies, des quads, des armes, des téléphones, une pirogue, des bijoux en or. Le trafic fonctionnait dans les deux sens : l’entrée en Guyane et la sortie, vers le Brésil.Philippe Jomier, commandant divisionnaire, chef de l’Antenne de Police Judiciaire de Guyane
« Les trafiquants qui utilisaient ce moyen pour arriver en Guyane, appelaient ce système la navette, un transport régulier et organisé avec des tarifs»
Un vaste trafic
A bord des pirogues lors des trajets retour vers le Brésil, l’argent du trafic et l’or des sites clandestins, mais aussi des malfrats fuyant la Guyane après des braquages. Une partie des migrants payaient leur trajet. D’autres étaient dépendants du réseau.Philippe Jomier, commandant divisionnaire, chef de l’Antenne de Police Judiciaire de Guyane
« Certaines autres catégories de personnes se retrouvent sur un site orpaillage, ou un site agricole, ils doivent travailler pour rembourser et pour manger. Les passeports étaient confisqués, sans titre d’identité »