Partout l’eau a envahi les rives, atteignant des zones jusque-là épargnées par la montée des eaux du Maroni. Les communes du fleuve sont à nouveau touchées par d’importantes inondations. Dans la nuit du 20 au 21 mai, le Maroni est une nouvelle fois sorti de son lit. De nombreux kampus sont sinistrés. Des familles sont relogées temporairement dans les écoles, les carbets de passage, les salles polyvalentes. Douze familles ont dû se réfugier dans l’école de Monfina, et 23 à Apagui. Plusieurs kampus (écarts) de la commune déplorent des dégâts matériels considérables. Les abattis sont inondés et les récoltes perdues. Même le bourg de Grand-Santi a été atteint par les eaux. Historique selon les anciens.
Depuis vendredi dernier, nous avons eu cette crue une montée des eaux très violente. C’est nouveau pour nous. Là c’est vraiment historique en 2006, 2008, 2020 l’eau n’était pas aussi haute. Le phénomène prend de l’ampleur. Quand on voit par exemple le bourg de Grand-Santi inondé alors que cela n’était jamais arrivé, même les anciens disent cela, on s’interroge. On s’organise avec nos moyens.
Félix Dada maire de Grand-Santi
Les secours s'organisent
L’aide commence à parvenir aux communes sinistrées. Le 24 mai, 2,2 tonnes de de fret ont été livrées à Grand Santi et Maripasoula. Une opération coordonnée sous l’autorité du préfet depuis le Centre opérationnel zonal.
Des inondations fréquentes
Avec les pluies exceptionnelles que connait la Guyane depuis le début de l’année, les fleuves sortent de leur lit. Sur le Haut-Maroni comme sur le Haut Oyapock des villages sont envahis par les eaux. Des inondations qui aujourd’hui se font de plus en plus fréquentes. Depuis 2020, c’est la 11e inondation que connait Grand Santi. Le maire déplore le manque de réactivité des autorités.
Je fais un constat : la Collectivité majeure de la Guyane je ne comprends pas leur réaction et assez souvent je ne comprends pas leur réponse quand il y a un problème sur le Haut Maroni. Je ne sais pas quelle est leur considération sur cette partie du territoire. Je suis moi-même conseiller territorial. Huit jours après les inondations, on parle avec des élus de la CTG, avec des collègues, on envoie des courriers, on ne voit pas les résultats. J’ai l’impression que ce qui se passe sur le fleuve n’est pas réellement pris en considération. Je dois peut être mal communiquer. Nous ne voyons pas les aides arriver en temps et en heure. Et pourtant nous avons besoin, d’eau, de riz, certains ont tout perdu. Les dégâts sont considérables.
Félix Dada maire de Grand-Santi
A l’autre bout de la Guyane sur le haut Maroni, le même phénomène est observé à Camopi, la commune amérindienne. La décrue s’est amorcée sur l’Oyapock mais le risque reste élevé sur le Haut Maroni. De fortes précipitations sont annoncées pour la fin de la semaine.