Pour relever le défi Titica proposé en septembre 2020 par le nageur paralympique Théo Curin, Malia Metella, vice championne olympique de natation de 2004 vient de passer une année de préparation sportive hors norme sur tous les plans. La nageuse a dû puiser dans ses ressources physiques et mentales pour encaisser l'année de préparation intense qui vient de s'écouler.
"Je me sens très bien et j'ai hâte"
Malia et ses compagnons d'aventure prennent l'avion mardi 2 novembre pour rejoindre leur base arrière, la plage de Copacabana en Bolivie sur le continent sud américain a plus de 35000 m d'altitude. Le temps pour eux de s'acclimater. La championne trépigne d'impatience :
"Je me sens très bien et j'ai hâte. Je ne pensais que j'aurais à me remettre à la natation et plus encore pour une aventure comme celle-ci. J'ai dû beaucoup travailler..."
Le premier impératif de Malia était de reprendre plaisir à nager et se soumettre à des entrainements réguliers. Il lui a fallu se remettre à la musculation sans aller dans les extrêmes pour ne pas se blesser. Elle a pourtant eu des petits pépins physiques durant ces 14 mois de préparation. Entre ses épaules et son dos, elle a dû faire très attention après avoir souffert d'un lumbago et d'une ancienne hernie discale. La sportive a, bien sûr, suivi une longue préparation pour supporter le froid :
"Cela a été très spécial. Dormir tout l'hiver la fenêtre ouverte pour m'habituer au froid extérieur, parce que nous allons dormir dans une tente. Ensuite nous avons nagé dans une eau à 16°. Il y a 10 jours, j'ai réussi à faire 1h d'entraînement dans une eau à 10°. J'ai pris des douches froides durant toute l'année. Je crois que j'aurai du mal à me réhabituer à des plus hautes températures. J'ai habitué mon corps au froid sans aller dans de l'extrême. Je vais continuer après."
Malia est totalement immergée dans ce défi et elle ne se projette pas dans l'avenir. Pour l'instant, elle n'envisage pas clairement l'après défi Titicaca :
"Je ne me pose pas la question. Il y a tellement de choses qui peuvent se passer. Cela n'a jamais été encore fait. Nous sommes attendus en Bolivie et au Pérou avec impatience. Faire une traversée de 122 km dans une eau aussi froide à 3800 m d'altitude avec 30% d'oxygène en moins, cela parait fou! Mais nous sommes très soutenus."
Peut-être d'autres défis aventureux
Avec tout cela Malia Metella constate qu'elle a changé et s'est même découvert des potentiels qu'elle n'imaginait pas :
"Je suis une femme d'aventure. Il y a 3 ans, j'ai fait un trail dans le désert du Maroc avec 3 copines. Cela a été un point de déclenchement. Pour les anciennes sportives, il n'y a rien de prévu pour nous et c'est à nous de créer ou d'aller vers ce genre d'aventures. Nous sommes enfermées dans la bulles des sportives de haut niveau sans se rendre compte qu'il y a autre chose ailleurs, des aventures sportives différentes... Je crois que j'ai un peu transformé ma prochaine vie en aventure."
Malia et ses partenaires Théo Curin et Matthieu Witvoet sont encadrés par une grosse équipe de coachs, de managers, de médecins, les partenaires de l'opération et ceux qui ont fabriqué les radeaux. Et au niveau de sa famille, la Guyanaise est très soutenue, mais précise -telle, sa mère Djamila émet quelques craintes très maternelles pour ce projet de l'extrême et lui demande de faire attention.
Le départ est prévu demain de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle avec une escale à Saõ Paulo au Brésil avant d'arriver à Santa Cruz puis La Paz en Bolivie à l'ambassade France pour 3 jours d'acclimatation à la haute altitude. Et ce sera,enfin, le départ pour la plage de Copacabana d'où commencera l'aventure.
Pour suivre les épisodes de cette fantastique épopée, il faudra se connecter au site defititicaca.com