Décès d’Albert Saïd, créateur et entraîneur sportif de la Perle noire et de l'Usas

Basket, athlétisme, hand-ball… Ces sports, ils sont nombreux à les avoir pratiqués avec Albert Saïd. Né en 1946, le Guyanais a créé deux clubs. D’abord la Perle noire, dans le quartier de la Rénovation urbaine, puis l’Usas, du côté d’Eau Lisette.

Alain Anicet, président de la Ligue de basket de la Guyane, se souvient d’un homme très impliqué pour les jeunes des quartiers, n’hésitant pas à mettre la main à la poche pour faire fonctionner son club.
Cette implication, Jean-Claude Ho-Van-To en a été un des premiers témoins. Durant son adolescence, voir même un peu avant, il l’a vu œuvrer pour le terrain de de sport de la Réno. « C’est lui qui a mis les arceaux, les panneaux, les projecteurs… Pour nous, c’était comme un père. Il nous emmenait jouer les matches avec son bus. Je me souviens que pendant le carnaval, il nous enfermait pour des stages. Il nous laissait sortir pour regarder le vidé et puis après, on devait retourner au stage. »

Créateur de champions

Pour lui, comme pour d’autres, Albert Saïd était un entraîneur qu’il valait mieux écouter. « Il était dur, parfois cru. Mais il nous a donné une discipline qui nous a servi à l’âge adulte. Il a aussi créé des champions, je pense notamment aux frères Achille : Emmanuel, Jocelyn et José. »

José Achille se souvient en effet d’un entraîneur sévère, qui le coachait alors qu’il n’avait pas dix ans, « C’était dans les années 86-87. Il était dur et vous demandais d’être à 1 000%. Il criait, son entraînement était militaire, il vous demandait de vous surpasser. On a pris quelques volées aussi. Mais tout ça, ce sont de bons souvenirs : ça a forgé mon caractère : une fois que vous avez été entraîné par lui, vous êtes un guerrier. » Capitaine de l'équipe de l’Usas, José Achille a été  finaliste en 1999 des play off de basket.

Des objectifs élevés

Amour Gonzil a, lui, joué à La Perle noire. « Albert Saïd était une personne stricte sur le plan sportif. Il savait où il voulait nous mener. Il avait ses mots à lui, parfois très crus. Mais on avait énormément de respect pour lui. Il a toujours eu des objectifs élevés : s’il fallait faire le championnat, c’était pour être premiers par seconds ! »

Impliqué dans les quartiers

Joueuse à l’Usas à la fin des années 90, Sabrina Martine, a également cotoyé Albert Saïd à la Ligue de basket. Elle se rappelle de quelqu’un de « déterminé et sûr de lui. »
L’ancienne joueuse se rappelle des entraînements durs qui ont porté leurs fruits : « A l’époque, l’US Sinnamary dominait. C’était une équipe imbattable et nous avons été les premières à leur donner du fil à retordre. »

Pour Kerwin Alcide qui a pratiqué le basket et le hand-ball avec l’entraîneur, Albert Saïd «  fait partie de ces entraîneurs qui transforment les jeunes en adultes. Il mettait de la rigueur dans tout ce qu’on faisait, il nous responsabilisait. Il avait le verbe haut et cela pouvait heurter nos susceptibilités, mais il savait nous motiver et nous pousser pour donner le meilleur de nous-mêmes. »

Pour son action envers la jeunesse et son implication dans le monde sportif, Albert Saïd a reçu, en 2024, la médaille de Citoyen de la ville de Cayenne.