Un léger rebond de l'incidence de la tuberculose a été observé en 2023 après trois ans de baisse régulière, reflétant "probablement" un retour à une situation pré-pandémie de Covid, selon les dernières données de Santé publique France, publiées lundi pour la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Reste à confirmer qu'il ne s'agit "pas d'une augmentation liée à une intensification de la transmission du bacille tuberculeux au sein de la population", ajoute Santé publique France.
Les populations les plus touchées restent les personnes sans domicile fixe, vivant dans des lieux de promiscuité (prison, foyer, squat), issues d'un pays à forte incidence (migrants) ou au système immunitaire altéré, "souvent éloignées du système de santé", et "susceptibles de ne pas identifier ou signaler d'éventuels symptômes", observe aussi la HAS. Dans les Outre-mer, deux territoires sont particulièrement touchés par cette maladie : la Guyane et Mayotte.
La HAS propose deux types de dépistage précoce
Une détection précoce et le démarrage rapide d'un traitement sont essentiels, notamment pour réduire la transmission. Or, la France connaît "des pratiques de dépistage disparates" des populations à risque, constate cette autorité, saisie par le ministère pour les réévaluer. Pour y remédier, la HAS propose deux types de dépistage précoce, avec des critères d'éligibilité et des algorithmes standardisés.
Un dépistage serait systématique pour tous les migrants en France depuis deux ans maximum et issus d'un pays à forte incidence. Même chose pour les adultes et adolescents ayant séjourné au moins six mois dans un pays à forte endémie, s'ils ont vécu dans la promiscuité ou été en contact avec des tuberculeux, là encore dans les deux ans suivant leur retour.
Le dépistage systématique concernerait aussi les détenus entrant en maison d'arrêt, en centre de détention et maison centrale, ou sortis de prison depuis moins de deux ans. Certains enfants et nourrissons sont aussi concernés : entrés en France depuis deux ans maximum et issus d'un pays de forte incidence. Ou ayant eu un contact prolongé avec une personne porteuse de tuberculose pulmonaire ou issue d'un pays de forte incidence et en France depuis moins de deux ans.
La Haute autorité de santé suggère aussi un dépistage opportuniste
La HAS suggère également un dépistage opportuniste, lors de tout recours aux soins, pour les adultes ou adolescents sans-abri, ou ayant une mobilité internationale et vivant en communauté isolée, ou vulnérable, précaire, en marge du système de soins, et vivant dans la promiscuité.
Transmise par voie aérienne, la tuberculose est une infection bactérienne très contagieuse touchant le plus souvent les poumons, mais pouvant se propager au cerveau. En France, la vaccination reste recommandée, essentiellement chez les nourrissons, mais n'est plus obligatoire depuis 2007.