« Je suis l’avenir et je n’ai pas le droit de fuir » de Francette Florimond. Des chroniques qui s’adressent aux chefs d’entreprise, mais pas seulement. Un livre qui distille les bons conseils afin d’avoir la bonne attitude durant cette crise sanitaire sans précédent.
« Je suis l’avenir et je n’ai pas le droit de fuir » de Francette Florimond, est un florilège des chroniques radiophoniques diffusées durant le premier confinement. Trente-deux rubriques quasi quotidiennes dans le but d’aider les chefs d’entreprise à ne pas sombrer, à se diriger dans un magma d’informations contradictoires. C’est quand elle a entendu « Nous sommes en guerre ! » de Emmanuel Macron que l’auteur a eu un déclic. C’était en effet une situation inédite : l’économie était à l’arrêt avec son lot de drames humains. Il fallait propager un message positif.
Guide de survie
Ces chroniques ont été conçues comme une feuille de route pour les chefs d’entreprise, dans le but d’effectuer les bonnes démarches, externes ou internes. Par exemple, profiter de ce temps pour ranger et classer ses papiers, savoir discuter positivement avec sa banque ou encore choisir entre les aides de l’Etat et éviter ainsi les pièges.
L’auteur partage aussi ses réflexions sur le monde qui nous entoure. L’objectif est d’avoir une vision plus élargie de son positionnement mais aussi des uns et des autres et définir une stratégie. L’auteur évoque par exemple la France dans 25 ans, ou encore les différentes opportunités de relance économique, le bâtiment, les grands chantiers…en clair des pistes pour revenir à un système vertueux.
Le merveilleux pour Illustration
Le livre a été écrit pour être accessible aux trois territoires - Martinique Guadeloupe et Guyane - malgré leurs différences de développement. C’est une source d’informations mais pas uniquement. L’ouvrage envoie des signaux positifs : des citations, mais aussi de magnifiques illustrations qui rendent la lecture agréable. Enfin des mandalas à colorier incitent à la concentration et à la méditation. Un livre de bons conseils qui n’est pas destiné seulement aux chefs d’entreprise. Un ouvrage collectif, motivant qui fait du bien en ces temps de crise.
« Je suis l’avenir et je n’ai pas le droit de fuir » de Francette Florimond
Ilustrations extraites de la fresque "Maux dits" de Christophe Mert
Mandalas signés Armelle Belleterre -Billy
►Retrouvez la version vidéo :
Francette Florimond, une auteure attachée à la zen attitude
Francette Florimond, journaliste économique est à l’origine d’Inter Entreprises Martinique Guadeloupe Guyane, un magazine d'informations économiques lancé il y a 20 ans.
-Avec ce livre, pas question de se laisser aller, vous voulez que le lecteur se bouge, c'est un guide de survie ?
C’est un guide pour vivre, pour oser penser, créer et innover en période de crise ! Aujourd’hui, la stratégie gouvernementale face à la crise sanitaire consiste à contenir le virus en réduisant les espaces de vie des personnes, des entreprises et plus largement des organisations. Sans nier la crise sanitaire, à travers ce livre, il s’agit d’avoir une approche plus systémique de tout ça. Il s’agit tout d’abord de commencer par se calmer, de sortir de la frayeur entretenue. Ensuite, il s’agit de comprendre précisément ce qui se passe, notamment au niveau économique, parce que la transformation à l’œuvre est en effet radicale. Et enfin, il s’agit d’imaginer des choses bonnes pour soi. Et, cerise sur le gâteau, au bout du bout, de constater que ce qui est bon pour soi, profondément, sera aussi bon pour les autres.
-Les chefs d'entreprise des Antilles, ne sont pas ceux de Guyane comment avez-vous réussi à trouver le bon équilibre pour être comprise de tous ?
Tout d’abord, je vous remercie de constater que ce livre permet de trouver un “bon équilibre”. Pour moi, un chef d’entreprise est un chef d’entreprise, qu’il exerce aux Antilles, en Guyane, en France continentale ou ailleurs dans le monde. La seule différence est l’environnement dans lequel il évolue : il est plus ou moins porteur et facilitateur. Reconnaissons qu’en Guyane et aux Antilles, la fluidité, la facilité et la simplicité ne sont pas toujours les éléments premiers. Or, malgré tout ça, malgré un environnement qui peut être très accablant, il y a des femmes et des hommes, persévérants qui réussissent. Eh bien, à travers ce livre, je livre quelques clefs qui fonctionnent partout, c’est sans doute ce qui explique que je sois comprise de tous. Il est en outre exact qu’à travers le magazine économique Inter-Entreprises, depuis 22 ans, je m’attache à expliquer l’économie en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe avec les mots les plus simples afin que chacun comprenne et fasse des choix pertinents pour créer de la valeur ajoutée durable.
-Vous avez introduit une notion du beau dans votre ouvrage, une incitation à rester zen, l'image du chef d'entreprise survolté, est terminée ?
Oui, l’image du chef d’entreprise survolté est devenu une image d’Epinal ! Bruno Le Maire, le ministre des Finances et de la Relance, l’a enterré définitivement le 26 avril 2020 en créant ce jour là un numéro vert pour un soutien psychologique aux entrepreneurs, qui fonctionne également pour les entrepreneurs de Guyane ! Dans ce livre de chroniques économiques, j’invite au beau et au calme car ce sont les éléments fondateurs de la création de valeur. Cela se produit inconsciemment en fait : quand on le pratique en étant conscient, c’est super puissant !
-Ce livre aura-t-il une suite ?
Peut être, sans doute. Tout est possible dans un période de déconstruction telle que celle que nous vivons en ce moment.
-Cette crise ne laisse personne indifférent avec le recul aujourd'hui les aides économiques permettront-elles aux entreprises d'éviter la faillite ?
Les entreprises qui sont entrées endettées dans la crise sanitaire telle qu’elle est gérée depuis un peu plus d’un an par la gouvernance de la France auront beaucoup de difficultés à passer la vague ! Effectivement, la crise économique est encore devant nous, et Madame Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a annoncé début mars 2021 que le monde économique devra s’habituer à fonctionner sans aide à partir de 2022, c’est-à-dire dans 8 mois. L’échéance sera peut-être reculée de quelques mois, mais la trajectoire est celle là. Il faudra en outre commencer à rembourser les Prêts garanti par l’Etat (PGE) pour les 3,7% d’entreprises guyanaises qui en ont souscrit, ce qui veut dire que 96,3% n’y ont pas eu accès pour diverses raisons. Il y a de grandes chances qu’un certain nombre d’entre elles fasse faillite.
-Quelle est votre vision à long terme du développement aux Antilles-Guyane ?
Par l’histoire, les Antilles et la Guyane ont été coupées de leur zone géographique. Dans les temps qui viennent, retisser les liens, de toutes les manières : par le transport maritime avec le cabotage par exemple, par le transport aérien - la prise de participation dans Corsair par des acteurs locaux est prometteuse malgré les trous d’air du moment - , par la mutualisation et la fluidité dans les pratiques administratives, fiscales, sociales, etc. Ce sont pour moi les éléments socles du développement économique à long terme, concerté pour être encore plus fort, de nos trois belles régions.