JO Paris 2024 : la sprinteuse Gémima Joseph prête à entrer en lice le 2 août

La sprinteuse Gémima Joseph interviewée au Club France le 30 juillet 2024
Les épreuves d’athlétisme démarrent ce 1er août et les Guyanais s’apprêtent à soutenir la pépite du sprint français Gémima Joseph qui entrera en lice le vendredi 2 août. La sociétaire du club Roukou très à l’aise en conférence de presse au club France affirme se sentir prête à relever le défi olympique sur 100 et 200 m en individuel et en relais pour 4x100 m.

Les Jeux Olympiques auront commencé depuis une semaine avant que la sprinteuse Gémima Joseph n’entre à son tour sur la piste du Stade de France pour les épreuves qualificatives du 100 m. Cela se passera le vendredi 2 août à 5h35 (heure locale) pour le tour préliminaire et à 6h50 pour le premier tour.
Au Club France, la championne de France face aux journalistes a confié à la fois sa détermination et sa joie de participer à ses seconds jeux olympiques.

Le reportage de Nicolas Bouiges

Une championne résiliente soutenue par les Guyanais

Gémima Joseph depuis les JO de Tokyo de 2021 où elle s’était illustrée en parvenant à se qualifier pour la demi-finale du 200 m à 19 ans et en étant finaliste du relais 4x100 m avec ses camarades, n’a pas cessé de progresser.
Aujourd’hui reconnue comme étant la reine du sprint français, la Guyanaise porte sur ses épaules les espoirs de toute une nation.

Son parcours demeure cependant atypique. L’athlète a fait le choix de rester en Guyane avec le staff qui l’accompagne depuis le début de sa carrière soit le duo d’entraîneurs Katia Benth et Gaëtan Tariaffe. Si Gémima a obtenu de rester dans son cadre familial et sportif, sa préparation loin des lieux d’entraînement de l’élite française relève du challenge.

Un défi relevé haut la main cette année avec sa qualification obtenue pour ces JO de Paris lors des jeux de Guyane le 13 avril. La jeune femme améliorait son record personnel sur 100 m avec un temps de 11’'04 secondes. Le 29 juin aux championnats de France, toujours sur cette distance,  elle réalisait la quatrième performance française avec un temps de 11’'01 secondes.

Mais pour participer aux compétitions nationales et internationales, parfaire sa préparation physique et technique lors de stages dans les Caraïbes, aux Etats Unis où se trouvent les meilleurs techniciens mondiaux, la championne doit multiplier les déplacements. Et tout cela a un coût financier très élevé difficile à assumer.

Les sommes allouées par la fédération sont très loin d’être suffisantes pour assurer la préparation d’une athlète de ce niveau. Depuis un an, l’entourage de Gémima s’est démené, a frappé à beaucoup de portes afin de trouver les fonds nécessaires pour atteindre les objectifs sportifs de cette préparation. Comme cela fut le cas pour de nombreux autres sportifs français, il a fallu faire appel à la générosité citoyenne avec le lancement d’une cagnotte.

Lire ici : JO Paris 2024 : Une cagnotte en berne et des ambitions revues à la baisse pour la sprinteuse Gémima Joseph

Les Guyanais ont été au rendez-vous souligne le coach Gaëtan Tariaffe :

«  La cagnotte a rapporté à elle seule 10 000 euros. Il y a eu d’autres mobilisations autour du « projet Gémima » de la part des collectivités comme la CACL, des mairies de Macouria, Kourou, Cayenne, également des entreprises, des associations et nous en sommes très reconnaissants. Par ailleurs, Mima sera la deuxième athlète guyanaise à conclure un CIP (Contrat d’Insertion Professionnelle) au sein d’une société d’expertise comptable guyanaise lui garantissant sa formation et un emploi. Cela va lui permettre dès l’année prochaine de se préparer pour les championnats du monde et de poursuivre sa carrière.»


Malgré ces dons et aides, le staff a eu recours un emprunt pour faire face à toutes les dépenses.
Comme Gaëtan Tariaffe le souligne : «  Nous n’avons pas pu faire tout ce que nous voulions mais cela est derrière nous. L'objectif aujourd’hui est de mieux figurer sur les trois épreuves, le 100 m, le 200 m et 4x100 m »

Le 2 août, Gemima Joseph va s’élancer sur la piste sous le regard de ses parents présents pour la première fois à une compétition olympique de leur championne de fille.